SPARTE - 1996
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romain
En 1996, le Service archéologique a effectué vingt-trois interventions dont les résultats, résumés ci-dessous, sont présentés dans AD 51 (1996) [2001] Β'1, p. 101- 125 [I. Efstathiou, Ch. G. Flouris, A. V. Karapanayotou, E. Kountouri, A. Ath. Maltézou, G. P. Pantou, A. N. Rammou, A. A. Thémos, E. P. Zavvou].
1) Constructions. — Les découvertes les plus notables sonrles suivantes :
– un bâtiment d'époque hellénistique (rue Archidamou) dont les aménagements (une petite citerne et une baignoire [?]) et le mobilier (pithos fragmentaire, fragment de moule de figurine, figurine de Silène, tesson décoré d'une tête de lion en relief) suggèrent un caractère artisanal ;
– des constructions de la fin de l'époque hellénistique et du début de l'époque romaine (rue Léonidou) qui ont détruit des structures antérieures et témoignent d'importants travaux de nivellement sans doute au Ier s. av. J.-C. ; un dépôt de céramique archaïque comprenant notamment des coupes, des canthares, des exaleiptra, des coupes cylindriques du début du VIe s. av. J.-C. et un tesson de vase décoré d'une tête humaine en relief ;
– des vestiges remontant aux époques hellénistique et romaine (rue Triakossiôn), dont les murs ou certains éléments (chapiteau, stèle honorifique, etc.) ont souvent été remployés dans des constructions byzantines (v. infra) ; parmi l'abondant mobilier on retiendra des figurines en terre cuite, des appliques en os provenant d'une pyxide en bois et une anse de réchaud ornée d'une tête de lion en relief ;
– quatre pièces à pavement de mosaïque (2e moitié du IIIe s. ap. J.-C.) d'une villa (fig. 63) située dans le secteur Nord de la ville, au Sud de l'acropole (rue Thermopylôn) ; deux pièces conservent des médaillons à thème figuré : dans l'une, un homme debout à demi nu et la tête d'un enfant ; dans l'autre, inscrits dans des hexagones, une femme allongée mangeant du raisin et Éros péchant debout sur un dauphin) ;
– trois nouvelles pièces d'un complexe thermal romain découvert en 1965-1966 (rue Triakossiôn), qui a notamment produit des têtes en marbre (femme, satyre) ;
– un analemma et un nouveau segment du péribole (rue Orthias Artémidos) du sanctuaire déjà connu (v. BCH 104 [1980] Chron., p. 607) où l'on a recueilli quelques tessons archaïques et classiques, une abondante céramique commune hellénistique et romaine, quelques vases miniatures et figurines, ainsi qu'une centaine de poids de métier.
2) Tombes et nécropoles. — Des travaux de voirie (rue Staufert) ont révélé une tombe d'époque géométrique (seule offrande : un anneau) recouverte par des aménagements à caractère religieux délimités à l'Est par une rue (fig. 64). On rencontre successivement : un amas de cendres mêlées à des objets concassés et brûlés et à des ossements d'animaux, déposé contre les dalles de rive de la rue ; un amas de pierres contenant une abondante céramique géométrique et entourant une fosse (dont l'emplacement correspond exactement à celui de la tombe) remplie de mobilier votif; à l'Ouest, une pièce pourvue d'une banquette dans un angle et recelant une abondante céramique classique et hellénistique. Les offrandes comprenaient de nombreuses plaques votives décorées de représentations variées (personnages, cavaliers, gorgonéia, banquets), des vases miniatures, des figurines en terre cuite (personnages debout, assis ou à demi étendus) et en plomb (couronnes, hoplites, figures féminines ailées).
De la vaste nécropole d'époque romaine qui s'étend à l'Ouest de la ville moderne (v. BCH 124 [2000] Chron., p. 815) on a fouillé vingt-cinq nouvelles tombes (rue Vyzandiou).
Signalons aussi la fouille de deux tombes d'époque romaine (rue Triakossiôn), de cinq tombes à tuiles sans offrandes assignées à l'ère chrétienne d'après leur orientation (rue Gortsologlou) et d'une tombe d'enfant protobyzantine (rue Thermopylon).
3) Constructions paléochrétiennes et byzantines. — Des murs datant de deux phases de l'époque byzantine ont été mis au jour rue Létous, associés à des anses de stamnoi à décor incisé de la fin du XIIe s. et du début du ΧIIIe s. et à de la céramique à glaçure. Rue Triakossiôn, la continuité des vestiges depuis l'époque hellénistique jusqu'à la période mésobyzantine atteste la dense occupation du secteur autour de l'acropole jusqu'à la fondation de Mystra.
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