AZORIA - 2002
Kavousi
Fouilles de l'École américaine. — En 2002, la première campagne d'un programme qui en comportera cinq a été entreprise, sous la direction de D. Haggis et M. Mook (University of North Carolina at Chapel Hill, Iowa State University). L' objectif est de réexaminer le sommet de l'acropole Sud, une région explorée pour la dernière fois en 1900 par H. Boyd Hawes. Vingt-deux sondages ont été ouverts, permettant d'étudier l'organisation de la cité archaïque, son histoire et les conditions de son abandon. Occupé depuis le NF, le site se développa (6 ha environ) vers le début de l'Âge du Fer (MR IIIC-PG) et fut ensuite habité sans interruption jusqu'au premier quart du VIe s. av. J.-C. Au cours de ce siècle, la ville fut réorganisée et atteignit son extension maximum (15 ha environ) : construction d'une série de murs à peu près concentriques, structurant l'espace et facilitant la circulation, le mur le plus haut, sur le sommet de l'acropole Sud, formant une terrasse massive. De part et d'autre de ce mur, des maisons ont été explorées en 2002 ; leurs plans variés suggèrent une hiérarchisation sociale et une différenciation fonctionnelle des unités d'habitation.
L'une des découvertes les plus importantes de cette campagne est celle d'un grand édifice public, sur le versant Ouest de l'acropole, qui se distingue aussi bien par son architecture que par sa fonction de toutes les unités domestiques connues. Il s'agit d'un complexe renfermant des salles de banquet, des cuisines et des pièces de stockage. Cette année on a exploré une salle de banquet de 30 m2, munie d'une base de colonne légèrement décentrée par rapport à l'axe de la porte d'entrée (larg. 1,10 m). Sur le sol on a recueilli les fragments de trois grands supports en terre cuite, dont trois ajourés, qui étaient sans doute destinés à recevoir des grands cratères et faisaient partie du mobilier cérémoniel. La taille inhabituelle de la pièce et son mobilier suggèrent qu'elle faisait partie d'un « andreion ».
Une pièce de stockage adjacente contenait au moins sept grands pithoi, dont certains portaient un décor en relief élaboré, caractéristique des jarres crétoises : oiseaux héraldiques, bandes foliacées, rosettes, spirales, bossages de bouclier, tête de taureau, etc. Des pépins de raisin et des noyaux d'olive, préservés sur le sol par l'incendie qui détruisit la ville à la fin du VIe s. av. J.-C., fournissent des indications sur le contenu des pithoi.
Dans deux des pièces qui servaient de cuisine, on a recueilli des données sur le régime alimentaire des élites. La pièce Sud était pleine de déchets alimentaires (noyaux d'olive, concentrations de coquillages, amas d'ossements d'animaux) et de fragments de vases (tasses, pithoi, hydrie), restes probables de préparation et de consommation de nourriture. Le cimier d'un casque en bronze de type crétois a été trouvé dans une des pièces de stockage du complexe ; il est décoré de frises de fleurs de lotus incisées et autres motifs ondulés.
AR 49 (2003), p. 83-84.
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