TÉGÉE - 2000
Une troisième campagne a été menée, en 2000, sous la direction de K. Ødegård. Le programme (v. BCH 123 [1999] Chron., p. 687), de caractère pluridisciplinaire, a pour objectif principal d'intégrer le sanctuaire d'Athéna Aléa dans son contexte régional et d'étudier la dynamique des paysages dans cette partie de l'Arcadie. La prospection archéologique, qui s'est concentrée sur le cœur du territoire de Tégée, incluant le site de la cité antique, a produit les résultats suivants.
1) Secteur Sud de la cité. — La carte de répartition du matériel archéologique confirme le tracé elliptique du rempart de la cité proposé naguère (v. V. Bérard, BCH 17 [1893], p. 529-549), à une exception : une très faible densité de matériel a été enregistrée dans la partie Sud de la cité.
Des profils par géoradar et des carottages ont montré que la région (peut-être recouverte par un étang lors des premières recherches dans le sanctuaire à la fin du XIXe s.) avait subi de profondes modifications depuis l'Antiquité.
À une quarantaine de mètres au Nord du temple d'Athéna, on a localisé un large (ca 30 m) fossé Est-Ouest qui a pu marquer la limite naturelle du sanctuaire à une certaine période. Une première datation des tessons recueillis lors de carottages dans le fossé suggère que ce dernier, qui devait être rempli d'eau la plus grande partie de l'année, s'est progressivement envasé après les époques romaine et byzantine. L'habitat ne s'est donc probablement jamais étendu au Sud jusqu'au sanctuaire d'Athéna Aléa et le système de fortification de la cité a pu exploiter les défenses naturelles de ce paysage marécageux. Cela suggère que le sanctuaire d'Athéna Aléa se trouvait peut-être à l'extérieur des murs, qu'il faudrait localiser à une centaine de mètres au Nord du temple.
2) Habitat. — Près du village moderne d'Épiskopi, à environ 600 m à l'Ouest de l'agora, la présence de blocs architecturaux et les profils par géoradar suggèrent l'existence probable d'un temple (ca 16 x 26 m) dont la datation n'a pu être précisée ; on signale également la découverte d'un chapiteau dorique de la seconde moitié du VIe s. av. J.-C. à 150 m au Nord de l'agora.
À environ 200 m à l'Ouest de l'agora, une forte concentration de céramique mal cuite et de supports de cuisson atteste l'existence d'un atelier de potier, sans doute actif à partir du Ve s. av. J.-C.
D'après un premier examen, le mobilier archéologique le plus ancien remonte à la seconde moitié du VIe s. av. J.-C, le matériel de loin le plus abondant date de la fin de l'époque classique et de la période hellénistique, tandis que les périodes romaine et postérieures sont représentées par une certaine quantité d'objets.
3) Nord et Nord-Ouest de la cité antique. — Ce secteur inclut les collines d'Akra et d'Haghios Sostis, qui pourraient l'une ou l'autre être l'acropole de Tégée mentionnée par Pausanias. Au Nord-Ouest de la seconde ont été fouillés les restes d'un dépôt votif (figurines en terre cuite, céramique décorée) sans doute lié à un sanctuaire attesté dans ce secteur. Deux vastes sites recelant du matériel essentiellement tardo-romain ont été repérés, l'un sur une petite butte au Nord d'Akra, l'autre, à l'Ouest d'Haghios Sostis, le long d'une probable route antique conduisant vers le Nord.
La prospection botanique, dirigée par K. Krzywinski, a permis d'identifier un grand nombre d'espèces de pollens et de prélever des échantillons de référence dans les zones marécageuses autour du lac Takka, au Sud-Ouest de Tégée. AR 47 (2001), p. 32-33.
Légende graphique :
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localisation du toponyme
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