KARPATHOS. – Fournoi - 2001

Fouilles de l'université de Thrace. — Au lieu-dit Afiartis, au Sud de l'île, on connaissait l'existence d'un établissement minoen (MR IA) exploré par le Service archéologique (v. BCH 123 [1999] Chron., p. 812). En 2001, une fouille y a été entreprise par l'université de Thrace, sous la direction de M. Mélas¹, mettant au jour de nouveaux vestiges des périodes proto- et néopalatiale. La fouille a été centrée sur trois secteurs.
Dans le secteur I, au Sud de l'établissement, on a exploré les restes d'une habitation dont il ne subsiste que des lambeaux de sol et l'infrastructure d'une entrée dans l'angle Sud-Ouest. L'absence totale de pierres du soubassement des murs s'explique sans doute par l'érosion et les travaux agricoles. Le sol de certaines pièces se trouvait à un niveau inférieur à celui du sol extérieur : la fouille de l'entrée indique qu'en pénétrant dans la maison on descendait deux marches, l'une creusée dans la roche tendre et l'autre construite. À droite de l'entrée, un vase à large embouchure et bec ponté était encore en place.
À une vingtaine de mètres au Nord (secteur II) s'étendait un vaste espace à ciel ouvert correspondant peut-être à la cour du bâtiment. On y a repéré une série de murs transversaux (ép. 0,60-0,70 m), distants de 6 m environ, à flanc de la colline. Deux couches d'occupation séparées par un sol ont pu être distinguées : la couche inférieure, beaucoup plus épaisse, contenait de la céramique protopalatiale, tandis que le matériel trouvé sur le sol et dans la couche supérieure date de la période néopalatiale. Il est probable que les débris de la couche inférieure proviennent de la destruction du bâtiment du secteur I. Une dalle trouvée in situ sur le sol indique sans doute l'existence d'une aire dallée.
Sur le petit plateau sommital de la colline (secteur III), on a recueilli un lot de tessons dont deux proviennent de vases de très bonne qualité, sans doute importés. Ils pourraient être liés à des pratiques cérémonielles.
Parallèlement à la fouille, on a étudié l'organisation de l'espace autour de l'habitat. Trois puissants murs parallèles ont été nettoyés et examinés ; il s'agit sans doute de murs destinés à retenir les terrasses de culture. Deux d'entre eux — l'un entourant le sommet de la colline, l'autre repéré devant l'habitat — étaient en appareil cyclopéen et datent sans doute de l'époque minoenne ; le troisième, plus à l'Est, qui entoure un vaste champ, est postérieur et d'appareil beaucoup moins soigné.

(1) Nous tenons à remercier M. Mélas pour les informations qu'il nous a communiquées.