TILOS. – Mégalo Chorio - 1996
Megalo Chorio
En 1996, le Service archéologique (M. Filimonos) en collaboration avec l'université de Berlin (W. Höpfner) a effectué le relevé topographique de l'établissement antique qui s'étend sur le versant Est de la colline au-dessus du village moderne (fig. 1). Le site est dominé par l'acropole fortifiée, où se trouvait le temple de Zeus Polieus et d'Athéna Polias.
Sur les flancs de la colline sont conservés de puissants murs de soutènement, construits en appareil isodome ou polygonal, des citernes et des vestiges de maisons dont une trentaine ont été reportés sur le plan.
Un sondage effectué derrière le mur de soutènement d'une maison (1) a produit des tessons qui datent pour la plupart de l'époque archaïque ; quelques-uns seulement remontent à l'époque géométrique, deux au PG et un seul à l'époque mycénienne ; on suppose donc que le mur ainsi que la maison furent fondés à l'époque archaïque, les trouvailles plus anciennes indiquant que le site était occupé depuis l'époque mycénienne.
L'acropole possédait son propre mur d'enceinte, dont il ne subsiste qu'un segment du côté Sud, par où se faisait l'accès. Sur la terrasse Nord, on distingue l'angle d'une tour rectangulaire en appareil isodome trapézoïdal, conservé sur dix assises d'une hauteur totale de 2,90 m. Du côté Ouest, les restes d'un mur antique conservé sur sept assises semblent appartenir aussi à une tour rectangulaire qui dominait le port. La branche Nord du rempart urbain, orientée Est-Ouest et conservée sur 150 à 160 m de long, suit le versant abrupt de la colline, de l'acropole jusqu'au village moderne. Dans sa partie supérieure (Ouest), juste au-dessous de l'acropole, où la colline est très en pente, il est construit dans un appareil polygonal peu soigné (ép. 1,20-1,40 m) et utilise par endroits le rocher naturel ; à peu près au centre de cette partie occidentale est conservée une tour rectangulaire (5,60 x 4,50 m). La partie inférieure (Est) du rempart est construite en appareil trapézoïdal pseudo-isodome ; on peut en voir des tronçons parmi les constructions du village moderne, notamment derrière l'église du Taxiarque (fig. 2).
Les différences d'appareil sont sans doute dictées par des besoins statiques et ne reflètent pas forcément des différences chronologiques. Il semble que la combinaison de deux appareils remonte au IVe ou au IIIe s av. J.-C. Une réfection complète du rempart, mentionnée par une inscription aujourd'hui perdue, fut effectuée après une destruction causée par un séisme vers la fin du IIIe s. av. J.-C. Deux sondages ouverts contre le rempart (secteur I) n'ont pas permis de dater celui-ci avec certitude : les quelques tessons datables suggèrent que cette partie du mur fut construite à l'époque hellénistique. Mais d'autres éléments archéologiques, notamment ceux qui proviennent du sondage de la maison (1), et diverses observations relatives à la construction du rempart et à l'organisation de l'habitat, permettent de penser que certaines parties du rempart sont antérieures. On note la ressemblance de l'habitat de Tilos avec celui de Minoa d'Amorgos et avec d'autres habitats fortifiés des Cyclades, des îles de l'Égée orientale et de la côte Ouest de l'Asie Mineure qui remontent à l'époque géométrique.
AD 51 (1996) [2001] B'2, p. 693-697 [M. Filimonos].
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