STYMPHALE - 2000
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Stymfalia, Batziza, Matziza
La campagne de 2000, conduite par H. Williams, a porté sur les cinq secteurs suivants :
1) Zone Sud-Est de la ville basse. — La découverte, dans un sondage profond ouvert dans une route à l'Est de l'acropole, de tessons appartenant à deux bols HR IIIB sans doute in situ, y confirme l'existence d'un établissement de l'Âge du Bronze qui aurait été recouvert par des sédiments lacustres.
On a d'autre part poursuivi l'exploration de la maison découverte en 1997 (v. en dernier lieu BCH 124 [2000] Chron., p. 797), dégageant entièrement la vaste pièce, peut-être de stockage, qui avait déjà produit des pattes de lion ou de griffon en marbre et une épée en fer, et dans laquelle on a trouvé cette année un bouclier en bronze (diam. ca 80 cm) et de la céramique des époques tibérienne et claudienne, vestiges d'un probable tremblement de terre à l'époque tibérienne. Contre le mur Nord, une dépression bordée de pierres pourrait correspondre à des latrines. L'exploration des autres pièces agencées autour d'une cour centrale a révélé, au Sud, un vaste espace en plein air (jardin ?).
À l'occasion du redégagement de la porte de Phlionte fouillée naguère par Orlandos, il est apparu que l'ouvrage aurait été inséré dans l'enceinte du début du IVe s., comme, à la fin du siècle, les tours du rempart urbain Ouest (v. ibid.).
2) Acropole. — La sécheresse a permis de localiser, au Sud des gradins taillés dans la roche à l'extrémité Est de l'acropole, un édifice dorique en forme de portique qui daterait du IIIe s. av. J.-C. Sa façade était construite en fines dalles de calcaire oolithique de Corinthie, dont un grand nombre conservait des paires de lettres (de A à T) gravées à leurs extrémités ; la pièce à l'arrière remployait des blocs de calcaire local provenant d'un bâtiment inconnu. Bien qu'une route semble séparer les gradins taillés dans la roche de l'édifice, ce dernier pourrait avoir servi de bâtiment de scène, comme à Pergame. Dans un bâtiment hellénistique situé à proximité, la fouille a mis au jour de nouvelles tombes paléochrétiennes, qui constituent le cinquième site funéraire paléochrétien découvert à l'emplacement de la cité antique, ainsi qu'une sépulture de chien – la deuxième du site. Plus à l'Ouest, on a nettoyé les vestiges d'un imposant propylon classico-hellénistique construit à l'aide de blocs de calcaire remployés et sans doute orné de façades ioniques hexastyles à l'Est et à l'Ouest.
3) Sanctuaire d'Athéna. — La poursuite des investigations a livré de nouveaux objets en bronze et en argent, des bijoux dorés, de la céramique votive, des figurines en terre cuite et des projectiles de catapulte provenant du siège du milieu du IIe s. av. J.-C. (v. BCH 120 [1996] Chron., p. 1148).
L'étude des sculptures recueillies en 1995 et 1996 dans le sanctuaire a notamment permis d'attribuer une tête en marbre endommagée, initialement rattachée à la koré tardo-archaïque récemment mise au jour (v. ibid.), à un « temple boy » tardo-classique, et de déceler des traces de dorure, d'attaches en bronze et de couleur sur la koré (v. ibid).
4) Tour de l'acropole. — Au Sud de la grande tour qui couronne l'acropole, on a découvert un nouveau segment de mur en brique crue (v. BCH 124 [2000] Chron., p. 797) et, à l'Est de la tour, une autre tombe paléochrétienne.
5) Rempart urbain Ouest. — Un sondage, destiné à déterminer la présence éventuelle d'un fossé artificiel devant le rempart, a révélé qu'une seule assise du mur était conservée sous la surface. Au-dessous de la tour dégagée en 1999 (v. ibid.), une tombe voûtée d'époque paléochrétienne renfermait, au sommet de la chambre remployée, des parties de squelettes dont les éléments manquants avaient dû être déposés dans un ossuaire fouillé l'année précédente au Nord de la tour.
Signalons encore la trouvaille d'un faux denier romain de 149 av. J.-C. qui confirmerait l'hypothèse de la destruction de la cité au cours de la guerre achéenne, tandis que deux objets du milieu du IIe s., une monnaie de Carthage et un vase provenant de la région de Jérusalem, apportent un témoignage sur les activités des mercenaires locaux dans les armées étrangères. [H. Williams] v. aussi Bulletin de l'Institut canadien académique à Athènes 6 (2000), p. 4-5 et AJA 105 (2001), p. 260.
R. Weir présente, dans AJA 105 (2001), p. 260, un bref rapport sur les quelque deux cents monnaies recueillies dans les fouilles du site entre 1994 et 2000 ; elles attestent des relations économiques suivies avec les cités côtières de Sicyone et de Corinthe et la présence de Stymphaliens parmi les mercenaires servant dans les armées étrangères.
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