PÉTRI - 1996

En 1995 et 1996, une fouille de sauvetage a révélé, dans un terrain alluvial situé à la lisière Sud du village, à environ 1 km au Nord de l'Asopos, un établissement HA fortifié qui s'étend sur près d'un hectare. Dans la partie Sud-Est du site, un sondage (126 m²) a mis au jour les vestiges de trois bâtiments HA II. Les autres sondages ont montré que le site n'avait pas été réoccupé après sa destruction – dont témoignent des amas de briques crues effondrées in situ – à la fin de l'ΗΑ II ; on a toutefois récolté une petite quantité de céramique HA III au-dessus de la couche de destruction et dans une fosse.

Dans le sondage principal, on a dégagé deux maisons d'orientation presque identique, séparées par un passage et par une petite cour dont le dallage rappelle celui des rues de Poliochni ; toutes deux furent détruites par un même incendie. Les pièces, quadrangulaires, avaient des murs à soubassement en pierre appareillé en arêtes de poisson et superstructure en brique crue, toiture en bois, roseaux et argile. Une pièce, apparemment destinée au stockage, contenait un riche matériel, dont de la céramique de la phase Lerne IIID : saucières, bols, nombreux vases à contenir et à verser de types variés, ainsi que deux grands pithoi décorés de bandes à motifs imprimés (arêtes de poisson, spirales, cercles concentriques) et couverte brillante ; une dizaine d'autres bandes d'argile décorées (cercles concentriques, spirales, chevrons, zigzags) ont été récoltées en surface. On signale aussi la trouvaille d'une scie en bronze et d'un moule en argile à deux valves.

La découverte la plus intéressante est constituée par un lot de quelque deux cent cinquante cinq empreintes de sceaux en argile, déjà évoquées dans une précédente Chronique (v. BCH 122 [1998], p. 752), dont deux cent cinquante se trouvaient dans la pièce de stockage. Les fragments d'argile sur lesquels étaient imprimés les sceaux conservaient souvent, au dos, l'empreinte du bord du vase ou du couvercle en matériau périssable (roseaux surtout) sur lequel ils avaient été appliqués, plus rarement celle de récipients en matériaux légers ou de cordes. Dans l'état actuel des recherches, vingt-six sceaux (la plupart de forme circulaire) ont été identifiés, rattachés au répertoire habituel de la glyptique HA (style et iconographie caractéristiques du bassin égéen) ; tous présentent des décors géométriques (spirales variées en C et en S, motifs tournoyants, croix, spirales quadrangulaires), sauf un exemplaire à motif figuré (chèvre sauvage ou antilope avec son petit).

Un petit sondage en bordure Nord du site a recoupé un double mur et un mur transversal et livré de la céramique presque exclusivement HA, une figurine de taureau et une empreinte de sceau en argile. CMS 6, p. 135-148, où M. Kostoula étudie en détail les empreintes de sceaux susmentionnées.