KYTHNOS. – Vryokastro - 2002
Informations Générales
Numéro de la notice
10101
Année de l'opération
2002
Chronologie
Mots-clés
Sanctuaire - Péribole - Édifice religieux - Temple - Figurine - Outillage/armement - Parure/toilette - Métal - Os - Pierre - Verre
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Notices et opérations liées
Description
Fouilles de l'université de Thessalie. — Au lieu-dit Vryokastro, site de la ville antique de Kythnos, sur la côte Ouest de l'île, A. Mazarakis-Ainian a dirigé, en 2002, une première campagne de fouilles sur l'acropole1. Les travaux ont été centrés sur la partie Nord de la terrasse moyenne, là où la prospection intensive menée en 1990-1995 et en 2001 (v. BCH 123 [1999] Chron., p. 794) permettait de supposer l'existence d'un sanctuaire et d'un édifice cultuel.
La fouille a effectivement mis au jour un temple d'époque archaïque, orienté vers l'Ouest (fig. 1), fondé sur une terrasse retenue par un puissant mur de soutènement. L'édifice comporte un petit adyton (2 x 3 m) et une cella (3 x 5 m), la disparition de la partie antérieure du monument ne permettant pas de savoir s'il était pourvu d'un pronaos. Le mur qui sépare la cella de l'adyton est assez mince (0,25 m) et son ouverture possède un seuil monolithique en place. Le monument est entouré par une fondation qui n'est pas conservée sur les côtés Nord et Ouest, mais dont les dimensions extérieures sont estimées à 14,65 x 8,65 m. Sa technique architecturale et l'absence de tout fragment de colonne ne plaident pas en faveur d'un édifice péristyle, à moins de supposer une colonnade et un entablement en bois. Certains indices suggèrent d'autre part que cette fondation est un ajout ultérieur et qu'elle devait servir de péribole. Si l'on en juge par les nombreuses tuiles, trouvées surtout dans l'adyton, le temple était couvert d'un toit à tuiles corinthiennes. Les murs étaient construits entièrement en schiste (gros blocs à l'extérieur, moellons à l'intérieur). Leur légère inclinaison et l'absence de traces de feu font penser que l'édifice fut détruit par un tremblement de terre.
Contrairement à la cella, l'adyton n'avait subi aucune perturbation. Sur son sol et dans sa couche de destruction, on a recueilli un abondant matériel votif in situ : environ 1 500 objets précieux (bijoux et autres petits objets en matériaux fragiles) ainsi que de nombreux vases, complets ou fragmentaires. Leur position dans la pièce suggère que certains d'entre eux étaient posés sur des étagères tandis que d'autres étaient fixés dans les murs ou suspendus au plafond. Dans l'axe de l'adyton, contre le mur de fond (Est), une base cylindrique en argile supportait peut-être la statue de culte, un xoanon en matériau périssable (bois ?) ; on ne peut exclure que certains des bijoux trouvés à la base de cette structure aient décoré le vêtement du xoanon.
Parmi les trouvailles on retiendra : environ 70 objets en or (pendentifs de formes diverses [fig. 2], perles, rosettes, doubles haches, bijoux, deux fragments d'une plaque décorée au repoussé d'une file de chariots) ; près de 120 objets en argent du même type ; environ 450 objets en bronze (nombreux bijoux, une phiale à omphalos, un bouclier miniature et une fleur de lotus avec sa tige sans doute destinée à être insérée dans une statue ou dans un sceptre [fig. 3]) ; une centaine d'objets en fer (fibules, clous) ; environ 300 bijoux et autres petits objets en os (fibules de type italique, doubles haches, perles, plaquettes) ; de nombreux bijoux et perles en cornaline, cristal de roche, pâte de verre, faïence et pierres semi-précieuses, dont certains portant des représentations en relief (griffon, sphinx, cervidé ou chèvre, oiseau) ; une perle amygdaloïde talismanique de facture minoenne avec scène de bateau ; plusieurs scarabées égyptiens (XXIIe et XXVIe dynasties) et insulaires ; enfin divers orientalia (sceaux, disques à décor en relief, têtes de figures humaines, perles de verre phéniciennes).
La plupart des trouvailles datent des VIIe et VIe s. av. J.-C., quelques-unes seulement descendant jusqu'au début du Ve s. (p. ex. la majorité des figurines féminines assises). Certains objets, notamment les fibules et les broches, peuvent remonter au PG ou au Géométrique — ce qui ne signifie pas forcément que la construction du temple ou l'établissement du culte remontent aussi haut — et plusieurs perles en cornaline et en cristal de roche datent de l'Age du Bronze.
L'étude de la répartition spatiale des trouvailles devrait permettre de déterminer la place originale des offrandes à l'intérieur de l'adyton, et aussi d'identifier des groupes d'offrandes liés entre eux. D'autre part, la richesse, la variété et le caractère exotique d'un certain nombre d'objets ouvrent des perspectives nouvelles sur l'ancienne Kythnos, qui n'était jusqu'à présent connue qu'à travers de rares sources littéraires et épigraphiques.
Il serait prématuré de vouloir identifier la divinité titulaire de ce sanctuaire ; il s'agit sans nul doute d'une divinité féminine, Héra ou Aphrodite étant les plus probables, mais d'autres divinités comme Artémis, Athéna ou même Déméter ne peuvent être exclues.
Το Βήμα, 18.1 2.2002, Καθημερινή, 19.12.2002, Το Έθνος, 20.12.2002.
1 . Nous sommes particulièrement reconnaissants à A. Mazarakis-Ainian pour les informations et les illustrations qu'il nous a fournies.
La fouille a effectivement mis au jour un temple d'époque archaïque, orienté vers l'Ouest (fig. 1), fondé sur une terrasse retenue par un puissant mur de soutènement. L'édifice comporte un petit adyton (2 x 3 m) et une cella (3 x 5 m), la disparition de la partie antérieure du monument ne permettant pas de savoir s'il était pourvu d'un pronaos. Le mur qui sépare la cella de l'adyton est assez mince (0,25 m) et son ouverture possède un seuil monolithique en place. Le monument est entouré par une fondation qui n'est pas conservée sur les côtés Nord et Ouest, mais dont les dimensions extérieures sont estimées à 14,65 x 8,65 m. Sa technique architecturale et l'absence de tout fragment de colonne ne plaident pas en faveur d'un édifice péristyle, à moins de supposer une colonnade et un entablement en bois. Certains indices suggèrent d'autre part que cette fondation est un ajout ultérieur et qu'elle devait servir de péribole. Si l'on en juge par les nombreuses tuiles, trouvées surtout dans l'adyton, le temple était couvert d'un toit à tuiles corinthiennes. Les murs étaient construits entièrement en schiste (gros blocs à l'extérieur, moellons à l'intérieur). Leur légère inclinaison et l'absence de traces de feu font penser que l'édifice fut détruit par un tremblement de terre.
Contrairement à la cella, l'adyton n'avait subi aucune perturbation. Sur son sol et dans sa couche de destruction, on a recueilli un abondant matériel votif in situ : environ 1 500 objets précieux (bijoux et autres petits objets en matériaux fragiles) ainsi que de nombreux vases, complets ou fragmentaires. Leur position dans la pièce suggère que certains d'entre eux étaient posés sur des étagères tandis que d'autres étaient fixés dans les murs ou suspendus au plafond. Dans l'axe de l'adyton, contre le mur de fond (Est), une base cylindrique en argile supportait peut-être la statue de culte, un xoanon en matériau périssable (bois ?) ; on ne peut exclure que certains des bijoux trouvés à la base de cette structure aient décoré le vêtement du xoanon.
Parmi les trouvailles on retiendra : environ 70 objets en or (pendentifs de formes diverses [fig. 2], perles, rosettes, doubles haches, bijoux, deux fragments d'une plaque décorée au repoussé d'une file de chariots) ; près de 120 objets en argent du même type ; environ 450 objets en bronze (nombreux bijoux, une phiale à omphalos, un bouclier miniature et une fleur de lotus avec sa tige sans doute destinée à être insérée dans une statue ou dans un sceptre [fig. 3]) ; une centaine d'objets en fer (fibules, clous) ; environ 300 bijoux et autres petits objets en os (fibules de type italique, doubles haches, perles, plaquettes) ; de nombreux bijoux et perles en cornaline, cristal de roche, pâte de verre, faïence et pierres semi-précieuses, dont certains portant des représentations en relief (griffon, sphinx, cervidé ou chèvre, oiseau) ; une perle amygdaloïde talismanique de facture minoenne avec scène de bateau ; plusieurs scarabées égyptiens (XXIIe et XXVIe dynasties) et insulaires ; enfin divers orientalia (sceaux, disques à décor en relief, têtes de figures humaines, perles de verre phéniciennes).
La plupart des trouvailles datent des VIIe et VIe s. av. J.-C., quelques-unes seulement descendant jusqu'au début du Ve s. (p. ex. la majorité des figurines féminines assises). Certains objets, notamment les fibules et les broches, peuvent remonter au PG ou au Géométrique — ce qui ne signifie pas forcément que la construction du temple ou l'établissement du culte remontent aussi haut — et plusieurs perles en cornaline et en cristal de roche datent de l'Age du Bronze.
L'étude de la répartition spatiale des trouvailles devrait permettre de déterminer la place originale des offrandes à l'intérieur de l'adyton, et aussi d'identifier des groupes d'offrandes liés entre eux. D'autre part, la richesse, la variété et le caractère exotique d'un certain nombre d'objets ouvrent des perspectives nouvelles sur l'ancienne Kythnos, qui n'était jusqu'à présent connue qu'à travers de rares sources littéraires et épigraphiques.
Il serait prématuré de vouloir identifier la divinité titulaire de ce sanctuaire ; il s'agit sans nul doute d'une divinité féminine, Héra ou Aphrodite étant les plus probables, mais d'autres divinités comme Artémis, Athéna ou même Déméter ne peuvent être exclues.
Το Βήμα, 18.1 2.2002, Καθημερινή, 19.12.2002, Το Έθνος, 20.12.2002.
1 . Nous sommes particulièrement reconnaissants à A. Mazarakis-Ainian pour les informations et les illustrations qu'il nous a fournies.
Mise en ligne rétrospective de la Chronique des fouilles du Bulletin de Correspondance Hellénique (1920-2004) en Grèce
Édition
Oreste DECAVALLAS
Extrait de
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Date de création
2021-02-16 05:17:34
Dernière modification
2021-09-26 04:13:54