TÉNOS. – Xombourgo - 2002
Informations Générales
Numéro de la notice
10096
Année de l'opération
2002
Chronologie
Mots-clés
Habitat - Production/extraction - Fortification - Péribole - Sépulture - Édifice religieux - Figurine - Inscription - Monnaie - Outillage/armement - Métal - Nécropole
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Xombourgo
Xombourgo
Notices et opérations liées
Description
Fouilles de l'université d'Athènes. — En 2001-2002, les fouilles menées sous la direction de N. Kourou1 ont été poursuivies sur la terrasse AA (bûchers, rempart archaïque) et la terrasse Ε (bâtiment E).
1) Terrasse E. — Dans le bâtiment E, constitué d'une série de pièces en enfilade, trois phases de construction (archaïque, classique, hellénistique) ont été reconnues. La fouille a été centrée sur la pièce E2, où ont été découverts deux pithoi appartenant à deux niveaux différents ; le premier pithos, bien conservé, reposait sur le sol le plus récent (fig. 1), sa base entourée de dalles formant une sorte de plate-forme ; il était recouvert par une couche de destruction résultant sans doute d'un séisme, si l'on en juge par la présence, à l'intérieur du vase, de nombreuses pierres provenant de l'effondrement des murs. Le second pithos, dont seule la base est conservée, appartient au sol le plus ancien, qui était dallé de plaques de schiste. Au-dessous de ce sol, la fouille a atteint une couche de terre compacte contenant de la céramique PG et des tessons brûlés, ce qui suggère que l'endroit correspond à un horizon funéraire ou que la terre avec laquelle il a été remblayé avant la construction du bâtiment archaïque provient d'un tel horizon.
Le bâtiment se trouvant tout près de la surface, on y a trouvé peu de matériel non céramique. Il faut toutefois mentionner la présence de deux tablettes de juge dont l'une, presque complète, porte le nom Φαέθων suivi d'une grappe. La restauration a permis de constater que cette tablette avait connu deux phases d'utilisation, les lettres de la première ayant été grattées lors de la seconde : c'est ce qui explique la présence de la grappe, d'époque archaïque, sur une tablette d'époque classique. Les monnaies archaïques de Tinos à la grappe étant très rares — le thème est surtout connu par les monnaies de Naxos de Sicile —, cette découverte suggère que des gens originaires de Tinos participèrent, avec ceux de Naxos et d'autres îles des Cyclades, à la fondation de cette colonie.
2) Terrasse AA. — La fouille du rempart AA a été poursuivie vers le Sud-Est, mettant au jour un segment qui présente des remaniements plus récents. Parmi les trouvailles associées à la fondation du rempart, on mentionne une monnaie d'argent très bien conservée : il s'agit d'un statère délien de la fin du VIe s. av. J.-C. qui porte au droit une lyre à sept cordes et au revers un « carré creux » ; il appartient aux premières émissions déliennes, qui datent des environs de 530-510 av. J.-C.
Un nouveau bûcher (33), repéré sous le mur de la tour du rempart archaïque, a confirmé l'usage de gros blocs pour la signalisation des bûchers et celui de tables à offrandes consistant en une simple dalle circulaire placée contre le bord du bûcher. Un autre bûcher voisin était rempli de sable fin et recouvert d'un sol de galets pour des cérémonies cultuelles. Les recherches ont aussi été étendues à l'Est des bûchers du péribole en Π et de l'eschara (v. BCH 124 [2000] Chron., p. 973 ; Chronique n.11486), où l'on a exploré un grand bûcher à plusieurs phases séparées par des dalles ; cinq strates de bûchers ont pu être distinguées ; dans la dernière on a trouvé un assez important dépôt de vases du VIIe s. av. J.-C. malheureusement perturbé par les amas de pierres qui servirent à niveler un espace ultérieurement entouré d'un péribole.
Dans le niveau le plus profond atteint à l'extrémité Est de la fouille, on a partiellement exploré un bâtiment absidal dont la plus grande partie se trouve sous le rempart archaïque ; d'après la céramique associée, il daterait de la première phase d'occupation du site (Xe s. av. J.-C.). On a aussi mis au jour un mur, conservé sur plus de 1,36 m de haut, qui demeura en usage pendant longtemps car trois sols lui étaient associés : le premier, pavé de pierres, date du VIe s., le deuxième du VIIe s. Sur ce dernier ont été retrouvés un mortier et un dépôt de coquilles de Murex trunculus broyées pour en extraire la pourpre ; un dépôt analogue est connu à Carthage dans un niveau du VIIIe s. Bien que le contexte de cette découverte n'ait pas encore été étudié en détail, il est sûr que cet espace eut une fonction cultuelle du PG au VIIe s. av. J.-C. N. Kontoléon y avait trouvé naguère une métope en terre cuite d'excellente qualité et une petite tête de figurine ; la découverte d'une nouvelle figurine au même endroit tend à confirmer cette fonction.
1) Terrasse E. — Dans le bâtiment E, constitué d'une série de pièces en enfilade, trois phases de construction (archaïque, classique, hellénistique) ont été reconnues. La fouille a été centrée sur la pièce E2, où ont été découverts deux pithoi appartenant à deux niveaux différents ; le premier pithos, bien conservé, reposait sur le sol le plus récent (fig. 1), sa base entourée de dalles formant une sorte de plate-forme ; il était recouvert par une couche de destruction résultant sans doute d'un séisme, si l'on en juge par la présence, à l'intérieur du vase, de nombreuses pierres provenant de l'effondrement des murs. Le second pithos, dont seule la base est conservée, appartient au sol le plus ancien, qui était dallé de plaques de schiste. Au-dessous de ce sol, la fouille a atteint une couche de terre compacte contenant de la céramique PG et des tessons brûlés, ce qui suggère que l'endroit correspond à un horizon funéraire ou que la terre avec laquelle il a été remblayé avant la construction du bâtiment archaïque provient d'un tel horizon.
Le bâtiment se trouvant tout près de la surface, on y a trouvé peu de matériel non céramique. Il faut toutefois mentionner la présence de deux tablettes de juge dont l'une, presque complète, porte le nom Φαέθων suivi d'une grappe. La restauration a permis de constater que cette tablette avait connu deux phases d'utilisation, les lettres de la première ayant été grattées lors de la seconde : c'est ce qui explique la présence de la grappe, d'époque archaïque, sur une tablette d'époque classique. Les monnaies archaïques de Tinos à la grappe étant très rares — le thème est surtout connu par les monnaies de Naxos de Sicile —, cette découverte suggère que des gens originaires de Tinos participèrent, avec ceux de Naxos et d'autres îles des Cyclades, à la fondation de cette colonie.
2) Terrasse AA. — La fouille du rempart AA a été poursuivie vers le Sud-Est, mettant au jour un segment qui présente des remaniements plus récents. Parmi les trouvailles associées à la fondation du rempart, on mentionne une monnaie d'argent très bien conservée : il s'agit d'un statère délien de la fin du VIe s. av. J.-C. qui porte au droit une lyre à sept cordes et au revers un « carré creux » ; il appartient aux premières émissions déliennes, qui datent des environs de 530-510 av. J.-C.
Un nouveau bûcher (33), repéré sous le mur de la tour du rempart archaïque, a confirmé l'usage de gros blocs pour la signalisation des bûchers et celui de tables à offrandes consistant en une simple dalle circulaire placée contre le bord du bûcher. Un autre bûcher voisin était rempli de sable fin et recouvert d'un sol de galets pour des cérémonies cultuelles. Les recherches ont aussi été étendues à l'Est des bûchers du péribole en Π et de l'eschara (v. BCH 124 [2000] Chron., p. 973 ; Chronique n.11486), où l'on a exploré un grand bûcher à plusieurs phases séparées par des dalles ; cinq strates de bûchers ont pu être distinguées ; dans la dernière on a trouvé un assez important dépôt de vases du VIIe s. av. J.-C. malheureusement perturbé par les amas de pierres qui servirent à niveler un espace ultérieurement entouré d'un péribole.
Dans le niveau le plus profond atteint à l'extrémité Est de la fouille, on a partiellement exploré un bâtiment absidal dont la plus grande partie se trouve sous le rempart archaïque ; d'après la céramique associée, il daterait de la première phase d'occupation du site (Xe s. av. J.-C.). On a aussi mis au jour un mur, conservé sur plus de 1,36 m de haut, qui demeura en usage pendant longtemps car trois sols lui étaient associés : le premier, pavé de pierres, date du VIe s., le deuxième du VIIe s. Sur ce dernier ont été retrouvés un mortier et un dépôt de coquilles de Murex trunculus broyées pour en extraire la pourpre ; un dépôt analogue est connu à Carthage dans un niveau du VIIIe s. Bien que le contexte de cette découverte n'ait pas encore été étudié en détail, il est sûr que cet espace eut une fonction cultuelle du PG au VIIe s. av. J.-C. N. Kontoléon y avait trouvé naguère une métope en terre cuite d'excellente qualité et une petite tête de figurine ; la découverte d'une nouvelle figurine au même endroit tend à confirmer cette fonction.
(1) Nous remercions chaleureusement N. Kourou pour les informations et les illustrations qu'elle nous a fournies.
Mise en ligne rétrospective de la Chronique des fouilles du Bulletin de Correspondance Hellénique (1920-2004) en Grèce
Édition
Oreste DECAVALLAS
Extrait de
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Date de création
2021-02-16 04:02:46
Dernière modification
2021-11-05 15:55:15