ÉRÉTRIE - 2002
Néolithique - Néolithique Final
Antiquité - Classique - Hellénistique - Romaine
La campagne de 2002 a été consacrée à des travaux de conservation et à l'étude, en vue de la publication, des trouvailles faites les années précédentes, notamment dans le sanctuaire d'Apollon Daphnéphoros et lors des campagnes de prospection dans la plaine érétrienne.
1) Conservation et mise en valeur. — L'objectif des travaux effectués sur le site est de réunir, dans un même espace ouvert aux visiteurs, le réseau routier bordant le Sébasteion, les installations artisanales qui le jouxtent au Sud et la Maison aux mosaïques. Cet important quartier se trouvait au carrefour des deux axes principaux de la cité, l'un traversant l'agglomération d'Ouest en Est, l'autre reliant l'acropole au port en passant par le sanctuaire d'Apollon Daphnéphoros et l'agora.
2) Etudes en cours. — Rites funéraires : la poursuite de l'étude des rites funéraires à l'époque géométrique (B. Blandin), d'après les données issues des fouilles antérieures, tend à montrer que les aires funéraires étaient disséminées dans un vaste périmètre et comprenaient des groupes de sépultures relativement restreints.
– Fortifications érétriennes : plusieurs prospections extensives dans les zones frontalières de la chôra ainsi que dans quelques cantons centraux ont été menées à l'occasion de l'étude des fortifications du territoire d'Érétrie aux périodes classique et hellénistique (S. Fachard). Un tronçon de la route médiévale et ottomane (et sans doute classico-hellénistique) reliant Amarynthos à Alivéri (ancienne Porthmos) a été repéré. La forteresse côtière située sur un promontoire à l'Est du village de Tsakaioi a fait l'objet d'une étude préliminaire ; l'appareil de sa tour Nord, la mieux conservée, livre quelques indices chronologiques : sa face Est, qui présente un appareil trapézoïdal comprenant toutefois quelques blocs polygonaux (fig. 1), pourrait dater de la première moitié du IVe s. av. J.-C. Un important fortin en pierres sèches a été découvert à Myrtia, près du village de Raptaioi : les trouvailles de surface suggèrent une occupation remontant aux périodes classique et hellénistique ; ce fortin devait contrôler la route antique reliant Styra à Dystos. Deux carrières d'époque romaine ont été localisées non loin de là.
– Prospection de la plaine érétrienne : après trois campagnes de prospection dans la plaine érétrienne et sur les contreforts du Voudochi, livrant plus de 150 « sites », le programme (P. Simon) est en voie d'achèvement. L'étude céramologique des 19 sites de hauteur qui ont livré du matériel préhistorique (G. Delley) révèle une occupation entre la fin du Néolithique et le début de l'Âge du Bronze (NF-HA I-II).
– Sanctuaire d'Apollon Daphnéphoros : après quatre campagnes de fouilles, les travaux de terrain (S. Verdan) ont été suspendus en vue de la préparation de la publication des phases géométriques du sanctuaire. L'attention s'est concentrée sur l'étude du mobilier céramique, issu notamment de 4 fosses d'époque géométrique qui se rattachent à deux phases au moins et peuvent être mises en relation avec plusieurs édifices du sanctuaire, dont le bâtiment traditionnellement appelé « Daphnéphoreion ». Leur étude offre donc un intérêt particulier pour préciser la chronologie des structures, ainsi que la fonction de cet espace et les activités qui s'y déroulaient.
– Le quartier du Sébasteion : l'étude des vestiges découverts dans ce quartier a été poursuivie (S. Schmid) ; on prépare d'autre part la publication des verres romains et l'étude des sépultures paléochrétiennes exhumées dans ce secteur (B. Demierre).
– Tombes macédoniennes : l'étude des tombes macédoniennes connues dans la région d'Érétrie, surtout la tombe « aux Érotes » et le tombeau d'Amarynthos, a été poursuivie (C. Huguenot). Une enquête approfondie a pu être menée sur les offrandes, leurs parallèles en Grèce centrale ainsi que les particularités de ce type d'architecture funéraire.
– Études épigraphiques : au musée d'Érétrie plusieurs inscriptions ont été révisées en vue de leur publication prochaine (D. Knoepfler). L'étude des dèmes érétriens se poursuit : quelques fragments d'inscriptions ont été raccordés à plusieurs grands catalogues et certains secteurs du territoire ont été explorés.
– Érétrie moderne : dans le cadre des recherches sur la ville d'Érétrie aux XIXe et XXe s (F. Pajor), on a entrepris de réunir les récits des voyageurs qui ont décrit les vestiges antiques entre le XVe et la fin du XIXe s. Une importante documentation iconographique, photographique et topographique a pu être rassemblée. Le plan d'Érétrie réalisé en 1834 par E. Schaubert et l'étude de ses notes apportent des renseignements inédits sur la création de Néa Psara, la nouvelle Érétrie.
En 2002 a paru l'ouvrage d'E. Touloupa, Τὰ ἐναέτια γλυπτὰ τοῦ ναοῦ τοῦ Ἀπόλλωνος Δαφνηφόρου στὴν Ἐρέτρια, Βιβλιοθήκη τῆς ἐν Ἀθήναις Ἀρχαιολογικῆς Ἑταιρείας 220.
En 2003, ont paru les volumes 12 et 13 de la série Eretria. Fouilles et recherches ; le premier, signé par N. Mekacher, est consacré aux Matrizengeformte hellenistische Terrakotten (ainsi qu'aux timbres amphoriques issus des fouilles de 1965 à 2001, par M. Palaczyk et E. Schönenberger) ; le deuxième, par E. Mango, concerne Das Gymnasion.
Des rapports préliminaires sur les activités de l'École suisse en 2001 et 2002 sont publiés respectivement dans AK 45 (2002), p. 124-132 et 46 (2003), p. 92-98.
K. Reber, AK 45 (2002), p. 40-54, examine les frontières Sud du territoire de la cité d'Érétrie, incluant le dème de Styra.
C. Brélaz et P. Ducrey présentent, dans AK 46 (2003), p. 99-115, les neuf balles de fronde en plomb, portant l'inscription Ἀγροίτα, découvertes en 1988 dans le quartier Ouest (Maison IV) (v. BCH 113 [1989] Chron., p. 668).
I. Chenal-Velarde et J. Studer présentent, dans Zooarchaeology in Greece, p. 215-220, les résultats préliminaires de l'étude du matériel faunique provenant de l'aire sacrificielle géométrique au Nord du sanctuaire d'Apollon Daphnéphoros.
Dans Irrigation et drainage dans l'Antiquité, qanats et canalisations souterraines en Iran, en Egypte et en Grèce, séminaire tenu au Collège de France sous la direction de P. Briant (collection Persika 2) (2002), deux études sont consacrées au drainage de l'étang de Ptéchai dans la chôra d'Erétrie, l'une par D. Knoepfler (p. 41-80), l'autre par Th. Châtelain (p. 81-108).
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