CHIOS. – Kato Phana - 2001
Naos Apollona
Sous la direction conjointe de L. A. Beaumont (Ecole britannique) et d'A. Archontidou-Argyri (XXe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques), la campagne de 2001 dans le sanctuaire d'Apollon Phanaios a porté sur le secteur Sud-Ouest (v. BCH 125 [2001] Chron., p. 967-968).
Cinq sondages y ont été ouverts. Les sondages III et VI (équipe grecque) ont révélé de nouveaux tronçons du péribole monumental du sanctuaire (v. ibid.), dont on a reconnu deux états : un état ancien en moellons et un autre plus récent en gros blocs.
Des trois sondages effectués par l'équipe britannique (II, V, VII), le sondage V, au Sud du narthex de la basilique, a amené la découverte de nouveaux murs appartenant au complexe partiellement exploré en 2000 (v. ibid.). D'autres murs de même appareil repérés dans le sondage II (au Sud-Ouest) et probablement aussi dans le sondage VII (au Nord-Est) appartiennent sans doute au même bâtiment tardo-romain et protobyzantin. Sa situation à proximité de la basilique amène à s'interroger sur son identité et sa fonction : il pourrait s'agir d'un palais épiscopal. Parmi l'abondant matériel recueilli, on note de nombreuses tuiles, de la poterie fine et grossière, des vases en verre, un crucifix en argent, un poids en terre cuite perforé et des fragments de plomb et de fer.
Sous les niveaux romains du sondage V, la fouille a atteint des niveaux archaïques contenant du matériel votif des VIIe et VIe s. av. J.-C. (poterie fine et grossière, deux figurines anthropomorphes, des pointes de flèche et des bijoux en bronze). Deux figurines zoomorphes en terre cuite, datant de l'HR IIIB, étaient mêlées à ce matériel.
Dans la partie Sud-Ouest du sondage V, un escalier de huit marches a été mis au jour ; construit en dalles de calcaire larges d'environ 1 m, il daterait, d'après le matériel associé (plusieurs objets en bronze), du VIIe s. av. J.-C. Bien que sa fonction exacte n'apparaisse pas encore clairement, on suppose qu'il faisait partie d'une entrée primitive du sanctuaire, puisqu'un mur à plusieurs degrés s'étend de l'escalier en direction du Nord-Ouest. Ces aménagements correspondent sans doute à un état du sanctuaire antérieur au péribole archaïque. Il est même probable que le mur « géométrique (?) » fouillé par W. Lamb dans les années 1930, et qui a été partiellement redégagé cette année dans le sondage II, faisait partie du même programme architectural.
Au Nord de l'escalier, on a exploré une fosse-dépotoir d'époque archaïque renfermant des ossements calcinés, de la céramique peinte, des pointes de flèche en bronze, une hache en fer et une figurine de taureau de l'HR III ; non loin de là a été trouvé un pommeau de poignard en marbre de l'HR II-III, avec de la céramique de la même période. La céramique mycénienne importée se distingue très facilement de la poterie locale de l'Âge du Bronze trouvée en prospection au sommet du site préhistorique qui s'étend au Nord-Est du sanctuaire ; sa présence amène à s'interroger sur le caractère de l'occupation originelle du site.
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