KYPARISSIA (ARCADIE). – Trapézonte - 2002
General Information
Record ID
9186
Activity Date
2002
Chronology
Key-words
Type of Operation
Institution
Localisation
Toponym
Kyparissia
Kyparissia
Linked Record
Report
De 1998 à 2002, Α. V. Karapanayotou1 a dirigé une fouille d'urgence dans la plaine qui s'étend au Sud-Est de la commune de Kyparissia (dème de Gortyne), au Sud-Est de l'Arcadie, dans une région riche en gisements de lignite exploités par l'Enteprise publique d'électricité de Mégalopolis pour la production de courant industriel (v. AD 52 [1997] (2002) Β'1, p. 209-210). À cet emplacement, qui était connu pour son intérêt archéologique dès le début du XIXe s., deux fouilles de brève durée avaient eu lieu en 1892 et en 1907 (JHS 13 [1892-1893], p. 227-231 ; PAAH 1907, p. 122-125).
L'agglomération antique mise au jour occupe la grande plaine fertile qui s'étend immédiatement à l'Est-NE de la colline où s'élève la petite église du cimetière de la commune d'Haghia Kyriaki, au Nord et au Sud de la route provinciale actuelle qui mène à Kyparissia depuis la route principale Mégalopolis-Karytaina, à 350 m d'altitude environ (fig. 1). Cette agglomération était protégée par un mur d'enceinte, dont on a localisé et partiellement fouillé à ce jour le tronçon Nord-NO, qui passait à une distance de 30 à 85 m au Sud du lit de la Sikélia. Au Sud et à l'Est, l'habitat est enserré entre les pentes rocheuses et escarpées de la colline d'Haghia Kyriaki. À l'origine, la superficie de l'ancienne ville fortifiée atteignait donc ou dépassait les 27 ha. Les vestiges de maisons qui ont été dégagés jusqu'à présent se trouvent au Sud de la route provinciale qui conduit à Kyparissia.
Le résultat le plus intéressant de la fouille est qu'elle a permis de constater que la ville antique fortifiée s'était développée suivant un schéma régulier fondé sur un plan préétabli. Ce phénomène n'était attesté jusqu'à présent sur le territoire de l'ancienne Arcadie qu'à Stymphale, où il avait été observé à travers des prospections géophysiques (v. H. WILLIAMS, dans Πρακτικά του XII Διεθνούς Συνεδρίου Κλασικής Αρχαιολογίας, Athènes, 4-10 sept. 1983 [1988], IV, p. 231-234). L'organisation rationnelle de la ville repose sur le développement d'îlots d'habitation parallèles en forme de rectangles allongés.
À ce jour, l'image de la ville qui se dégage de la fouille est la suivante : au moins six rues parallèles, d'une largeur de 4,60 m (les στενωποί), orientées E-SE/O-NO, traversent la zone centrale et méridionale de la ville dans le sens de la longueur, en délimitant 7 îlots d'habitation rectangulaires. Chaque îlot avait une largeur de 54 m et était occupé, en largeur, par deux maisons, qui étaient séparées par un étroit passage (la περίσταση) parallèle aux rues, d'une largeur de 1,50 m, prévu pour l'écoulement des eaux de pluie qui tombaient du toit des maisons. Les rues qui délimitaient les îlots étaient en terre battue et bordées de part et d'autre par un caniveau et un trottoir en dalles de calcaire grossièrement équarries.
Le plan urbain de Kyparissia présente une étroite ressemblance avec celui d'Olynthe en Macédoine, qui fut le produit d'un synœcisme en 432 av. J.-C. Ce plan, la technique de construction du mur de fortification et l'étude préliminaire des objets mis au jour permettent de placer l'occupation de la cité entre le Ve et le milieu du IVe s. av. J.-C. La construction de cette ville, qui appartenait au peuple arcadien des Parrhasiens, est advenue, probablement à la suite d'un synœcisme, à une période où Mantinée et Sparte se disputaient le contrôle de la région dans la seconde moitié du Ve s. Pour les événements qui eurent lieu dans cette région, nous disposons de quelques allusions dans un texte laconique de Thucydide (V 33, 1-3). Pour le nom de la ville, les témoignages épigraphiques font défaut. Toutefois, si l'on confronte les trouvailles archéologiques à l'itinéraire de Pausanias (VIII 29, 1-5 ; 27, 5-6), on peut proposer, à titre d'hypothèse, de l'identifier avec la ville arcadienne de Trapézonte.
(1) Nous remercions vivement A.V. Karapanayotou, de la Ve Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques, de nous avoir communiqué un rapport détaillé de ses fouilles à Kyparissia.
L'agglomération antique mise au jour occupe la grande plaine fertile qui s'étend immédiatement à l'Est-NE de la colline où s'élève la petite église du cimetière de la commune d'Haghia Kyriaki, au Nord et au Sud de la route provinciale actuelle qui mène à Kyparissia depuis la route principale Mégalopolis-Karytaina, à 350 m d'altitude environ (fig. 1). Cette agglomération était protégée par un mur d'enceinte, dont on a localisé et partiellement fouillé à ce jour le tronçon Nord-NO, qui passait à une distance de 30 à 85 m au Sud du lit de la Sikélia. Au Sud et à l'Est, l'habitat est enserré entre les pentes rocheuses et escarpées de la colline d'Haghia Kyriaki. À l'origine, la superficie de l'ancienne ville fortifiée atteignait donc ou dépassait les 27 ha. Les vestiges de maisons qui ont été dégagés jusqu'à présent se trouvent au Sud de la route provinciale qui conduit à Kyparissia.
Le résultat le plus intéressant de la fouille est qu'elle a permis de constater que la ville antique fortifiée s'était développée suivant un schéma régulier fondé sur un plan préétabli. Ce phénomène n'était attesté jusqu'à présent sur le territoire de l'ancienne Arcadie qu'à Stymphale, où il avait été observé à travers des prospections géophysiques (v. H. WILLIAMS, dans Πρακτικά του XII Διεθνούς Συνεδρίου Κλασικής Αρχαιολογίας, Athènes, 4-10 sept. 1983 [1988], IV, p. 231-234). L'organisation rationnelle de la ville repose sur le développement d'îlots d'habitation parallèles en forme de rectangles allongés.
À ce jour, l'image de la ville qui se dégage de la fouille est la suivante : au moins six rues parallèles, d'une largeur de 4,60 m (les στενωποί), orientées E-SE/O-NO, traversent la zone centrale et méridionale de la ville dans le sens de la longueur, en délimitant 7 îlots d'habitation rectangulaires. Chaque îlot avait une largeur de 54 m et était occupé, en largeur, par deux maisons, qui étaient séparées par un étroit passage (la περίσταση) parallèle aux rues, d'une largeur de 1,50 m, prévu pour l'écoulement des eaux de pluie qui tombaient du toit des maisons. Les rues qui délimitaient les îlots étaient en terre battue et bordées de part et d'autre par un caniveau et un trottoir en dalles de calcaire grossièrement équarries.
Le plan urbain de Kyparissia présente une étroite ressemblance avec celui d'Olynthe en Macédoine, qui fut le produit d'un synœcisme en 432 av. J.-C. Ce plan, la technique de construction du mur de fortification et l'étude préliminaire des objets mis au jour permettent de placer l'occupation de la cité entre le Ve et le milieu du IVe s. av. J.-C. La construction de cette ville, qui appartenait au peuple arcadien des Parrhasiens, est advenue, probablement à la suite d'un synœcisme, à une période où Mantinée et Sparte se disputaient le contrôle de la région dans la seconde moitié du Ve s. Pour les événements qui eurent lieu dans cette région, nous disposons de quelques allusions dans un texte laconique de Thucydide (V 33, 1-3). Pour le nom de la ville, les témoignages épigraphiques font défaut. Toutefois, si l'on confronte les trouvailles archéologiques à l'itinéraire de Pausanias (VIII 29, 1-5 ; 27, 5-6), on peut proposer, à titre d'hypothèse, de l'identifier avec la ville arcadienne de Trapézonte.
(1) Nous remercions vivement A.V. Karapanayotou, de la Ve Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques, de nous avoir communiqué un rapport détaillé de ses fouilles à Kyparissia.
Retrospective Chronique des fouilles en Grèce from the Bulletin de Correspondance Hellénique (1920-2004)
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Oreste DECAVALLAS
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2021-01-14 03:16:47
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2021-03-06 07:09:29