DELPHES. - Portique Ouest - 2018

À Delphes, A. Perrier, R. Attuil, Cl. Camberlein I. Dunyach et E. Favier (École française d’Athènes) ont mené en 2018 une campagne de fouilles autour du Portique Ouest de Delphes, afin d’établir une stratigraphie de la terrasse et d’étudier les liens chronologiques entre celle-ci et les monuments qui s’y trouvent, d’étudier et de relever les fondations du portique, et enfin de rechercher les traces d’un caniveau du IV^e siècle av. J.-C. ou d’une installation hydraulique de l’époque romaine. Ainsi quatre sondages ont été implantés : le sondage A-Canal (À l’Ouest du portique, le sondage A, le sondage β et le sondage Γ. Ces sondages ont révélé les vestiges d’un caniveau à l’Ouest du portique, les fondations du portique à l’extrémité Ouest et au centre, ainsi qu’un dallage. Par ailleurs, dans le sondage A, on a mis en évidence deux murs dont l’un appartient au niveau protobyzantin et l’autre au niveau antérieur au portique.
Le Portique Ouest a vraisemblablement été construit dans le dernier tiers du IV^e s., suite aux travaux du temple, directement sur le substrat de schiste jaune. Les vestiges d’un bâtiment antérieur ont été découverts à l’extrémité Ouest du portique, mais les sondages sur le reste de la terrasse n’ont pas révélé d’occupation antérieure. L’un des sondages permet cependant de supposer que la terrasse du portique aurait été aménagée à l’emplacement des ateliers du temple. Une fouille ultérieure permettrait de vérifier l’existence ou non d’un atelier métallurgique et d’un atelier de taille, comme semble l’indiquer le matériel découvert à l’extrémité Est de la terrasse. A l’époque romaine, l’extrémité Est de la terrasse a été remaniée afin d’installer un dallage, à un moment où le portique fonctionnait encore en tant que tel et où ce passage constituait encore l’entrée principale du sanctuaire, d’après nos hypothèses. Suite à la destruction d’une partie du portique, la transformation du monument en villa à la fin de la période romaine et les aménagements successifs de la période protobyzantine ont détruit les couches antérieures, certes peu profondes, sur la majeure partie de la terrasse.