ÉRÉTRIE. - Acropole / Athénaion - 2014

À Érétrie, S. Huber (École suisse d’archéologie en Grèce) a poursuivi en 2014 l’exploration du sanctuaire d’Athéna sur le plateau sommital de l’Acropole (fig. 1). Les travaux ont été menés à l’angle Nord-Ouest du plateau, où les vestiges et le mobilier témoignent d’une première phase d’occupation à la fin du VII^e et au début du VI^e s., puis d’un réaménagement dans la première moitié du III^e s. av. J.-C. – à la suite de l’écroulement de l’angle Nord-Ouest du sanctuaire et d’un segment du rempart. Cinq sondages ont été ouverts.

La fouille a dégagé les remblais de l’extension de l’esplanade vers l’Ouest (fig. 2-4). À l’Est de la structure St38 fouillée en 2006, on avait mis au jour des couches de l’époque archaïque ; les sondages de 2007 et de 2014, ouverts plus à l’Est (sondages 27 et 31 a/b), ont recoupé des remblais de la même époque. Les remblais qui prolongent à l’Ouest l’esplanade ravalée dans la roche naturelle (première moitié du III^e s. av. J.-C.) recouvrent des remblais plus anciens qui renferment du mobilier correspondant aux premières fréquentations du sanctuaire (fin du VII^e s.-début du V^e s. av. J.-C.). Ces remblais résultent de travaux de terrassement au Nord-Ouest du plateau sommital qu’un examen préliminaire du mobilier permet de dater du début du V^e s. av. J.-C. au plus tôt : on signale des tessons d’hydrisques et de cruches à haut col, de céramique à figures noires (fig. 5), de figurines (statuettes féminines plates, protomés féminines, statuettes de femmes assises), d’un vase anthropomorphe d’origine ionienne. Les remblais de l’époque archaïque comportaient également des tuiles et des fragments de brique crue, et des fragments de céramique et de figurines. On relève notamment une concentration de débris architecturaux qui suggère la démolition sur place d’une structure ou bien la démolition d’une structure et le déversement de ses déblais : le mobilier date cet évènement au début du V^e s. au plus tard.

Les nettoyages de la roche (sondages 32, 34, 35) ont révélé des petites surfaces planes, qui semblent usées par piétinement, environ 1 m au-dessous de l’esplanade ravalée dans la roche naturelle de l’époque hellénistique.

Un sondage profond (31 a/b) s’est arrêté sur les niveaux correspondant à l’occupation du sommet au Bronze Moyen. On a observé un fort pendage vers le Nord qui suit la rupture de pente du plateau sommital à cet endroit.

 

Dans le secteur de la muraille urbaine, S. Fachard (ESAG) a poursuivi le dégagement de l’angle Nord-Ouest du plateau sommital, qui a permis de mettre au jour deux nouveaux tronçons du rempart et d’appréhender les relations entre le système défensif de la cité et le sanctuaire d’Athéna. Le premier tronçon (M60 ; fig. 6) appartient au rempart de l’époque classique, reconstruit vers 400 av. J.-C. Son parement externe, qui est visible, est construit en appareil de blocs polygonaux de calcaire local. Il est fondé directement sur la roche, taillée en escalier pour recevoir l’assise de fondation. La majeure partie de ce tronçon est effondrée. Le second tronçon (M64 ; fig. 7) se trouve environ 2 m en contrebas du rempart de l’époque classique : il s’agit d’un parement externe, fonctionnant comme mur de terrasse. Le mur est préservé sur une longueur de 3 m et une hauteur de 1,2 m. Il est construit en appareil de blocs de calcaire et de moellons en calcaire et schiste. – il s’agit d’une construction antérieure à l’époque classique : il pourrait s’agir d’une première phase de construction de la muraille, dans la seconde moitié du VI^e s. av. J.-C.