TÉNOS. - Xombourgo - 2014

Sur l’île de Ténos, N. Kourou (Université d’Athènes) a poursuivi en 2014 la fouille systématique à Xombourgo, dans le secteur de la nécropole classique au lieu-dit Bardalakos.

La nécropole s’étend de part et d’autre de la voie qui mène à l’espace urbain de l’époque classique, dont certains murs sont conservés jusqu’à une hauteur de 1,50 m (fig. 1), partiellement incorporés dans des constructions rurales modernes.

La voie sépare deux types de constructions funéraires : un petit groupe de tombes à tuile, de tombes à ciste, de sarcophages en pierre et en terre cuite, d’une part, et des structures funéraires monumentales d’autre part. Cette séparation pourrait être simplement due à une extension de la nécropole au IV^e s. av. J.-C. vers le Nord et à une évolution du mode d’inhumation qui tend à adopter des pratiques athéniennes (développement de structures monumentales) (fig. 2). La fouille s’est concentrée en 2014 sur la partie monumentale en étendant le sondage vers l’Ouest où de nouvelles structures ont été mises au jour : couvertures de tombes dallées et constructions en forme d’autels orthogonaux (fig. 3).

Les structures funéraires étaient recouvertes d’une couche de terre noire (restes d’incinération) mêlée à de nombreux fragments de vases brisés au cours des offrandes post-mortem. On y a trouvé de la céramique locale ainsi que de la céramique attique (fig. 4) : il s’agit en majorité de vases à libations, dont un bon nombre de coupes à orifice central. Parmi les dispositifs importants, la « structure orientale » est une structure funéraire construite en avant d’un mur (T12) et limité au Sud par le mur T42 (fig. 5). Le dallage de sa couverture était, là aussi, à moitié recouvert par cette épaisse couche de terre noire et grasse provenant des offrandes funéraires. Sur le mur T42, la couche de terre noire comportait une offrande animale, probablement un chien. La partie du monument qui n’était pas dallée a livré un fragment de pithos.

En avant des constructions funéraires, les niveaux archéologiques ont été perturbés par les travaux d’épierrement de l’époque moderne. On y a trouvé des fragments de sculptures en marbre (stèles, naïskoi) entassés devant les monuments (carré Γ6), avec des éclats de pierre.

Les structures mises au jour en 2014 et certaines trouvailles mobilières, comme un fragment de pied de griffon (fig. 6), témoignent du développement d’une riche nécropole sur le modèle athénien au IV^e s. av. J.-C.