ABDÈRE. - Psila Vourla - 2004

Au lieu-dit Psila Vourla, au Nord d’Abdère antique (région de Xanthi), K. Xanthopoulou (XIX^e éphorie des antiquités préhistoriques et classiques) et S. Dadaki (12^e éphorie des antiquités byzantines) ont repris, entre 2001 et 2004 dans le domaine de Véloni (champ Bourazani, site 97.33), la fouille d’un tumulus funéraire du IV^e s. av. J.-C. sur lequel s’était implanté un cimetière byzantin ; une première étude du site avait eu lieu quelques années auparavant (AD 52 [1997], B, p. 865-866). Les nouvelles recherches ont livré trois sépultures (deux fosses à bûcher primaire et un larnax) ainsi que des aires d’offrandes datant de la première phase d’utilisation du tumulus à l’époque classique, mais également 69 tombes médio- ou tardo-byzantines.

De forme quadrangulaire, les fosses à bûcher primaire ont livré une couronne à feuilles en bronze et fruits en argile dorée, un strigile en bronze, ainsi que, en tant qu’offrandes, deux kylikès et une œnochoé à bec trilobé. Le larnax (long. 0,95 m ; larg. 0,37 m), qui appartenait à un enfant et comportait une couverture en tuiles, ne conservait pas de restes humains mais contenait des jointures en fer et en plomb ainsi qu’une lamelle en plomb, provenant vraisemblablement d’un petit coffret et/ou d’un jouet. Plusieurs aires d’offrande à holocauste ainsi que des offrandes isolées ont été repérées ; on y a recueilli de nombreux vases brisés, représentant un éventail de formes avec leurs variantes : kylikès, phialès, skyphoi, lécythes, lopades,amphores, œnochoé, askos, mais également un strigile en bronze.

Orientées Est-Ouest ou Nord-Ouest/Sud-Est, les sépultures byzantines consistaient dans leur majorité en tombes à cistes à parois maçonnées de manière sommaire, mais on a également mis au jour plusieurs tombes à fosse recouvertes d’une dalle, ainsi que quelques inhumations simples, parfois recouvertes d’une dalle ou d’un tas de pierres. En contraste avec l’apparence rudimentaire des sépultures, les défunts – qui s’y trouvaient en règle générale en position allongée sur le dos, les bras croisés sur la poitrine – étaient souvent richement parés de bijoux (bracelets, bagues, boucles d’oreille et colliers ; fig. 4) fabriqués surtout en bronze ou en verre, mais également parfois en argent ou en or. C’est ce matériel qui a fourni la datation du cimetière, en concordance avec une monnaie émise sous Alexis Comnène et trouvée hors contexte, qui tendrait à le dater plus précisément du XI^e s. apr. J.-C. L’habitat correspondant n’est pas connu.