TÉNOS. - Xombourgo - 2013

Sur l’île de Ténos, N. Kourou (Université d’Athènes) a poursuivi en 2013 les recherches sur le site de Xombourgo. La fouille s’est concentrée sur la nécropole classique, située à l’Est de Xombourgo, au lieu-dit Bardalakos, où N. Kontoléon avait fouillé en 1955 et 1958.

Le secteur exploré à cette époque s’étend sur deux terrasses successives qui paraissent avoir une fonction différente (fig. 1). Sur la terrasse supérieure (I), se trouvent des vestiges de monuments funéraires de l’époque classique. Sur la terrasse inférieure (II) se trouvent des tombes. Les deux terrasses sont séparées par un espace libre qui appartenait vraisemblablement à une voie menant au sommet de la colline, près de l’église d’Aghios Ménas, où on distingue des vestiges de maisons de l’époque classique. C’est de cette nécropole que proviennent quelques stèles funéraires conservées au musée archéologique de Ténos.

Un nettoyage a été mené sur la terrasse supérieure. On y a dégagé les monuments et le secteur de l’ancien sondage qui présente un pendage. Les déblais ont été nettoyés, certains blocs ont été repositionnés et tous les fragments de bases de sculpture qui se trouvaient dispersés ont été recueillis. On note particulièrement un fragment de dalle de schiste portant un cercle inscrit et une petite cavité, tandis que le côté vertical de ce bloc, qui semble appartenir à l’assise de réglage d’un monument, préserve des traces de couleur rouge d’une qualité exceptionnelle (fig. 2).

 

Sur la terrasse inférieure, le secteur des tombes, on a identifié et restauré les six tombes fouillées par N. Kontoléon – trois d’entre elles seulement sont encore visibles en place, notamment un grand sarcophage en pierre dominant l’espace (tombe 4 dans la numérotation de Kontoléon) (fig. 3). Les nouvelles recherches, aux abords du sondage ancien, ont révélé six tombes. Orientées Est-Ouest, elles comportaient toutes des inhumations. On distingue cinq tombes à tuile, datées de l’époque classique, et une tombe à ciste datée de la fin du VI^e s. av. J.-C.

La tombe à tuile 10 (fig. 4), située à l’Est du sondage ancien et datée de la fin du V^e s. av. J.-C., était particulièrement bien conservée: elle comportait deux lécythes à vernis noir et d’un objet en fer (petite épée ou ceinture) avec deux boutons en bronze. La présence de deux mâchoires indique que deux dépouilles au moins y avaient été déposées.

Sur le côté Ouest du sondage ancien, les tuiles des tombes ont bien conservé leur couleur rouge, particulièrement les tuiles de la tombe 8 (fig. 5). Ces tombes étaient alignées et légèrement perturbées en surface uniquement.

La tombe 11 (fig. 6-7) a également été réutilisée : les dents du premier défunt se trouvaient à l’emplacement d’origine du crâne, derrière le crâne bien conservé du deuxième défunt, qui était accompagné d’une coupe à vernis noir. Les os du premier squelette ont été retrouvés dispersés à l’extérieur de la tombe.

La tombe à ciste 12 (fig. 8), constituée de dalles de schiste, a été trouvée intacte. Elle comportait une sépulture avec une coupe attique à vernis noir et un amphorisque de Grèce orientale.

Enfin, entre les tombes, on a mis au jour cinq autres sépultures d’enfants en enchytrismes (deux hydries, une ruche, une amphore à fond pointu et une partie de canalisation). Ces sépultures paraissent avoir été pratiquées de manière moins soignée, puisque l’hydrie a été trouvée presque en contact avec le fragment de canalisation, tandis que l’orifice de la ruche avait été obturé par un grand fragment de pithos-amphore. On a également mis au jour deux foyers de purification entre les tombes. Les fosses des foyers, creusées dans la terre, comportaient de nombreux charbons. La terre de comblement était grasse, mais ne comportait que très peu de tessons.