PALAIOPOLIS. - Temple d'Apollon - 2023

À Palaiopolis, une équipe menée par Chryssanthos Kanellopoulos (Université d’Athènes) a poursuivi le programme de recherches sur le temple d’Apollon Pythien situé sur la propriété agricole Ei. Psoma. La recherche s’est concentrée en 2023 sur le secteur A et sur les sondages Γ1 et B2.
Dans le secteur au Nord-Est du temple (sondages A2 et B2), on a poursuivi le dégagement du bloc ΛΓ, sur le côté Est du temple, recouvert du mur de terrasse 3. À l’Est du bloc, sur la paroi orientale du sondage, on a dégagé, au même niveau, une structure de pierres et de mortier qui appartient au programme de consolidation du temple de l’époque romaine. Le sondage A2, au Nord du sondage B2, a livré, à l’extrémité du mur de terrasse 3 dans lequel on a repéré des remplois. On observe à cet endroit aussi une structure de pierres et de mortier.
Dans le secteur Sud-Ouest du monument, on a exploré le côté interne de la crépis, afin d’observer l’étendue de la structure qui avait été vue l’année précédente. Du côté Ouest, on a constaté que celle-ci ne se poursuit pas à l’intérieur du temple. Mais le long du côté Sud, elle se poursuit vers l’intérieur, sur toute la longueur du sondage, attestant que ce côté aussi avait été consolidé. Dans l’angle Sud-Ouest du temple, on a observé les blocs des fondations : sur le bloc ΚΘ est conservée la lettre B et on constate à cet endroit l’étendue des dégâts occasionnés par son glissement car il y a des écarts entre les blocs. Il semble que ces écarts ont été partiellement comblés par les réparations de l’époque romaine. Un autre indice de cette phase de réparation : les masses de plomb pour couler dans les scellements.
Dans le secteur A, on a dégagé l’angle Nord-Est du temple ainsi qu’une partie du mur Nord, sur une longueur de 4,22 m. Ainsi, si les réparations romaines n’ont pas modifié les dimensions du monument, la largeur du temple est de 15,16 m. Cependant, le bloc d’angle ΛΘ présente des traces de retravail et il n’est pas certain qu’il soit dans sa position initiale. Deux autres blocs ont été mis au jour dans son prolongement vers l’Est (ΛΗ et ΛΖ). Le parement externe du bloc ΛΖ est encadré par une structure qui comble les vides entre les blocs. Les blocs sont scellés entre eux par des scellements en T, dont l’un est conservé en place, bien que brisé au centre, à cause de l’éloignement des blocs. Deux nouveaux blocs ont été mis au jour en contact avec le mur de terrasse qui forme la limite de la terrasse du temple au Nord : les blocs ΛΕ et ΛΣΤ qui sont parallèles au mur Nord du temple, dont le deuxième conserve les trous de scellements en T. Il n’a pas encore été possible de déterminer quand ni pourquoi ces blocs ont été placés là.
La fouille de ce secteur a permis de déterminer la longueur du côté Ouest du temple : 15,16 m, tandis que la longueur du côté Sud est déjà connue depuis 2022 : 13 m.
Lors du nettoyage du lit Nord du torrent, on a mis au jour un mur de soutènement de l’époque romaine, construit en opus caementicium, avec quelques blocs de schiste.
Très peu de mobilier provient du temple. Des fragments de tuile en marbre pourraient provenir de sa toiture. La céramique recueillie date principalement de l’époque romaine et protobyzantine et ne peut nous fournir de précision sur le fonctionnement du temple. On a néanmoins trouvé un petit fragment de lampe ainsi que des fragments de skyphoi miniature dont la datation s’échelonne du VII^e s. av. J.-C. à l’époque hellénistique.
En conclusion à la mission de 2023, les vestiges visibles du temple datent du IV^e s. av. J.-C., probablement de l’époque de l’occupation macédonienne, une phase connue également sur l’agora. Ce temple a vraisemblablement remplacé un temple archaïque, daté du VI^e s. av. J.-C. Il semble que son entrée se soit située au Sud et que le temple ait eu six colonnes en façade. À l’époque romaine, le temple a subi un glissement, qui a mené à des réparations et des consolidations. Le lit du torrent responsable de ces dommages a été retenu par la construction d’un mur : toutes ces interventions auraient eu lieu à la fin du IIe ou au début du III^e s. apr. J.-C.  L’inscription de fondation du Mithraeum et la base inscrite de la prêtresse trouvée en 2021 témoignent du caractère cultuel de ce secteur à cette période basse. Le culte d’Apollon à Andros se poursuit jusqu’au IV^e s. apr. J.-C. d’après le témoignage d’Himérios.