DIKILI TASH - 2024

À Dikili Tash, Pascal Darcque (CNRS, UMR 7041), Haïdo Koukouli-Chryssanthaki (Éphore émérite, Kavala), Dimitra Malamidou (Éphorie des Antiquités de Serrès) et Zoï Tsirtsoni (CNRS, UMR 7041) ont mené en 2024 une nouvelle campagne de fouille dans le secteur 9, sur le versant Nord du tell.
Les recherches ont permis d’arriver sur un niveau commun sur les ¾ Sud du secteur. Par son aspect et sa composition – il s’agit d’un sédiment brun gris avec des restes de bois et des inclusions de charbon -, ce niveau s’apparente à une couche de nivellement. En dessous trois niveaux d’enduit se trouvent superposés (fig. 1). La limite Nord du niveau brun gris est marquée par une dépression ou un creusement linéaire, peut-être un fossé préexistant, ayant servi de dépotoir durant une partie du Néolithique Récent II (4800-4200 av. J.-C.). Les couches successives de déblais sont riches en matériel la plupart du temps fragmenté : ossements, coquilles, vases céramiques, figurines, parure et outillage en différents matériaux. Tous les éléments de la « chaîne opératoire » de fabrication des objets métalliques au Néolithique sont présents dans le secteur : résidus de matière première, creusets, déchets de production et objets finis en or et en cuivre (fig. 2).
En dégageant mieux les contours des grandes fosses (9-108/9-034, 9-153 et 9-128) remplies au Bronze Ancien II (2800-2500 av. J.-C.), il est apparu que leurs parois présentaient une armature faite de pièces de bois, d’enduit de terre et de pierres, selon une technique jamais attestée auparavant ni en Grèce du Nord, ni dans les régions voisines. Pour deux d’entre elles, 9-034 et 9-153, il s’agit d’une sorte de clayonnage revêtu de terre (fig. 3), tandis que 9-128 incorpore en plus quelques éléments verticaux de plus grand diamètre, peut-être destinés à soutenir une voûte. La date exacte de construction n’est pas encore établie.