ASPROCHALIKO - 1981

En vue de publier le matériel des fouilles paléolithiques d'Asprochaliko et de Kastritsa (v. BCH 89 [1965], p. 768 et 91 [1967], p. 688), une équipe de chercheurs des Universités de Cambridge et de Southampton ( G. N. Bailey, P. L. Carteret M^me H. P. Higgs) a rouvert, en 1981, la fouille de l'abri rocheux d'Asprochaliko, après en avoir étudié, au cours des deux années précédentes, le matériel lithique exhumé en 1964-66 par S. Dakaris et E. S. Higgs. Il s'agissait cette année de vérifier les détails de la séquence stratigraphique, notamment les limites des dépôts remaniés, la relation stratigraphique entre les industries levalloiso-moustérienne et micro-moustérienne, et de s'assurer que le sol vierge avait bien été atteint lors de la première fouille, c'est-à-dire que l'industrie levalloiso-moustérienne représentait bien l'horizon culturel le plus ancien dans la zone explorée. Ce travail a heureusement pu être fait à partir des coupes stratigraphiques originales, qui avaient très peu souffert, et avaient même conservé les clous et les étiquettes en aluminium mis en place par les premiers fouilleurs. On a ainsi pu comparer les coupes de terrain avec leur relevé graphique et compléter utilement celui-ci dans plusieurs cas. Le nettoyage de la tranchée Sud a d'autre part montré qu'il restait encore, à l'extrémité Sud de celle-ci, 75 cm de dépôts moustériens en place au-dessus du sol vierge. On les a donc fouillés, recueillant notamment des échantillons de silex brûlé qui seront analysés par thermoluminescence. Cela permettra de contrôler, de façon indépendante, les datations obtenues par le radiocarbone, pour lesquelles de nouveaux prélèvements d'os et de charbons ont été opérés à l'occasion du rafraîchissement des coupes. On espère donc obtenir ainsi le premier ensemble cohérent de datations pour le moustérien en Grèce.