AIGEIRA - 1982

Fouilles de l'Institut autrichien. — La campagne finale menée par W. Alzinger en 1982, et dont le rapport avait été annoncé dans la précédente Chronique, a porté sur l'acropole et le théâtre, où d'ultimes vérifications ont été effectuées.

1) Acropole. — Ces travaux ont permis de préciser de façon définitive la séquence de l'occupation dans le secteur Est du plateau.
La première phase est représentée par les vestiges d'une « demeure seigneuriale » de l'HR III C détruite par un incendie au milieu de la période.
La phase suivante correspond au temple A (v. BCH 106 [1982], Chron., p. 551) qui n'est pas immédiatement postérieur à la destruction car son niveau est séparé de la couche d'incendie HR III C par une mince strate de terre stérile ; en outre le matériel le plus récent retrouvé dans sa tranchée de fondation est la céramique dite de « transition », que l'on date entre le X^e et le VIII^e siècle av. J.-C. L'édifice, de plan carré avec parastades et entrée à l'Est, rappelle le célèbre édicule votif en terre cuite de l'Héraion d'Argos, dont s'inspire la restitution proposée ci-contre (fig. 67).
Après sa destruction on édifia le temple B, bâtiment de plan rectangulaire allongé (6x20 m) sans péristasis, peut-être pourvu d'une colonnade axiale, et orienté Est/Ouest comme son prédécesseur. Ses fondations ne sont conservées que sur les côtés Est et Ouest où, pour des raisons de statique, elles étaient creusées plus profondément. Aucun élément de datation sûr n'a été recueilli, mais on continue de penser que le temple Β fut construit au début de l'époque archaïque.

2) Théâtre. — La séquence architecturale du monument telle qu'elle avait été précédemment établie n'a pas non plus été modifiée par les résultats de la dernière campagne. Trois phases, dont la datation est confirmée par des trouvailles monétaires, peuvent donc être distinguées : le premier théâtre, postérieur à 280 av. J.-C., possède déjà une scène avec rampes d'accès ; à l'époque d'Hadrien on lui ajoute une scenae frons à plusieurs étages ; enfin, après le règne de Maximin-le-Thrace, on reconstruit le logeion et l'on aménage un canal qui traverse la scène.