AMPHISSA - 2023

À Amphissa, Nicolas Kyriakidis (EFA/Université Paris 8), en collaboration avec l’Éphorie des antiquités de Phocide, a mené en 2023 une première campagne de fouille (31 juillet-1er septembre 2023) sur l’acropole. Des sondages ont été ouverts en quatre secteurs du site avec pour objectif de préciser la séquence stratigraphique et la séquence architecturale du rempart (fig. 1). Ces différents secteurs sont situés à des emplacements qui n’ont pas été réoccupés par le château médiéval-moderne, ce qui permettait d’atteindre des niveaux plus anciens. Les résultats sont intéressants et prometteurs pour la suite des recherches : de nouvelles portions du rempart ont été mises au jour et son histoire a été précisée.
Deux sondages ont été implantés dans le secteur 1, situé au Sud du site, à l’emplacement du mur daté des époques classique et hellénistique. Ils ont mis en évidence l’importance de l’occupation durant l’époque archaïque et permis de reconnaître les restes d’un rempart polygonal qui date probablement de cette époque. De nouveaux vestiges du mur trapézoïdal classique-hellénistique ont également été reconnus, ainsi que les traces d’une réfection de l’Antiquité tardive (fig. 2-3).
Trois autres sondages ont été ouverts au sommet de l’acropole dans le secteur 2, où des couches médiévales et de l’Antiquité tardive ont été atteintes, ainsi que deux tombes de l’Antiquité tardive dépourvues de matériel. Il semble qu’une rétractation de l’espace urbain se soit alors produite, laissant place à un espace disponible pour des inhumations, recouvertes par les vestiges de constructions abandonnées.
Dans le secteur 3, les quatre sondages ouverts ont rapidement atteint le substrat rocheux sans traverser de couches antiques. Mais de nouveaux tronçons du mur Nord classique-hellénistique de l’acropole ont été découverts, ce qui permet de préciser la limite Nord de l’acropole. Ce mur se trouve à proximité du château franc dans lequel ses blocs ont été remployés.
Dans le secteur 5 enfin, un sondage implanté au pied du mur antique de l’acropole a révélé une tour du rempart classique-hellénistique. De nombreux fragments de tuiles appartenant à une toiture laconienne et à une seconde, corinthienne, ont été trouvés. Beaucoup sont inscrits au nom de la cité d’Amphissa ce qui témoigne de la destruction d’un édifice public (fig. 4).
Ces premières fouilles permettent de réévaluer l’ampleur de la phase d’occupation archaïque, matérialisée par un rempart polygonal bien plus étendu qu’on ne pensait. Il semble en revanche que l’acropole classique-hellénistique s’étendait sur une superficie moins importante que ce qui était envisagé. L’acropole a manifestement servi de nécropole durant l’Antiquité tardive ou l’époque protobyzantine, moment de rétraction urbaine qu’il faudra néanmoins mieux situer dans le temps grâce aux travaux futurs.