SPARTE. - Théâtre et Stoa - 1993
1) Le théâtre. — N. Fradgley a exécuté le relevé des secteurs du théâtre fouillés en 1993. La prospection s'est poursuivie dans la partie supérieure de la cavea.
Le relevé des fragments architecturaux du théâtre a été entrepris par S. Walker. L'examen attentif des éléments doriques incorporés aux murs de la scaena ont permis de progresser dans l'étude des phases de construction du bâtiment d'étage. Le premier bâtiment d'étage romain, probablement augustéen, est représenté par deux murs de fondation Est-Ouest avec lesquels doivent être associés les éléments doriques remployés dans les murs. La phase 2, peut-être du Ier s. ap. J.-C, est représentée par le bâtiment d'étage de trois pièces, auquel faisait face un mur Nord percé de multiples ouvertures bouchées par la suite. La troisième phase, datée du IIe ou du début du IIIe s. ap. J.-C, est marquée par la construction d'une nouvelle scaenae frons de style corinthien et l'addition d'un étage (hyposcaenium) qui fait ressaut sur l'orchestra. On procéda à plusieurs réparations au cours du IIIe et du IVe s. ap. J.-C.
A. Powell a poursuivi le relevé des secteurs occupés entre 400 et 1300. À cette occasion, des nettoyages dans deux tranchées ont mis au jour deux pierres inscrites : une base monumentale sous laquelle a été trouvé un dépôt de 10 monnaies romaines datant du IIIe et du IVe s. ap. J.-C. et une dalle remployée, portant le nom d'un certain Gynaeconomos.
L'étude des dépôts de céramique de 1992-1993 a abouti à des conclusions intéressantes sur la première construction du théâtre et les phases d'occupation aux périodes proto- et méso-byzanline. Des analyses pratiquées par J. W. Hayes indiquent pour la construction le début de l'ère augustéenne, confirmant les conclusions de Woodward fondées sur l'architecture et la numismatique. La céramique date essentiellement de la fin de l'époque hellénistique, de la fin du IIe à la fin du Ier s. av. J.-C. et comprend une grande quantité de bols mégariens. L'étude préliminaire de G. D. R. Sanders sur les dépôts post-romains de la partie inférieure de la cavea indique une certaine continuité d'occupation aux VIIe et VIIIe s., avant la réoccupation proprement dite de Sparte aux IXe-Xe s. Nombre de récipients servaient au stockage et à la cuisson ; certains sont faits à la main et quelques pièces peuvent rivaliser avec les dépôts de St. Polyeuktos à Constantinople. L'étude des sculptures du théâtre trouvées en 1993 a été poursuivie par G. B. Waywell et S. Walker ; on citera la plus belle pièce, une tête-portrait masculine datée de 375-400 ap. J.-C.
À la demande du Service des Antiquités, des sites ont été choisis pour la prospection dans la région des tombes romaines, à quelques centaines de mètres au Nord de l'Acropole.
2) Portique romain. — Le catalogue des trouvailles a été dressé par S. E. Waywell, G. B. Waywell et S. Bird. L'étude de la céramique de deux tranchées par J. W. Hayes laisse à penser qu'il n'y a pas de céramique importée après 400 ap. J.-C, ce qui semble confirmer une diminution importante des relations extérieures de Sparte après la fortification de l'Acropole en 400 ap. J.-C.
Les fouilles conduites entre 1988 et 1991 dans le Portique romain et déjà résumées dans BCH 113 (1989), Chron., p. 608 ; 114 (1990), Chron., p. 734 ; 115 (1991), Chron., p. 862 ; 116 (1992), Chron., p. 859, sont publiées par G. B. Waywell et J. J. Wilkes dans BSA 89 (1994), p. 377-432, tandis que les inscriptions le sont par A. J. S. Spawforth, ibid., p. 433-441.
G. Steinhauer publie, dans ArchEph 131 (1992) [1993], p. 163-177, 11 fragments d'une inscription portant le texte de l'édit de Dioclétien trouvée à Néapolis en 1970-1971, ainsi qu'un autre fragment portant une partie du préambule en latin du même texte trouvé à Gytheion en 1980, lors d'une fouille de sauvetage dans le camp militaire dans la région de l'agora antique.
L'emplacement du lieu de réunion de l'Assemblée, de l'agora et de trois ponts antiques entre autres, est discuté par C. M. Stibbe, BABesch 69 (1994), p. 63-74. Signalons aussi son étude sur les symboles dionysiaques sur la céramique laconienne du Ve s. dans le même article, p. 75-85.
La plus grande partie du matériel céramique étudié par C. M. Stibbe, Laconian Drinking Vessels and Other Open Shapes. Laconian Black-Glazed Pottery, Part 2, Scripta Minora 4 (1994), provient des fouilles britanniques dans le sanctuaire d'Artémis Orthia mais aussi des fouilles de sauvetage dans la ville de Sparte. L'auteur examine en outre la céramique provenant d'un dépôt votif de l'hérôon d'Agamemnon à Amyclai.
R. W. V. Catling publie, BSA 89 (1994), p. 269-275, un fragment de maquette de temple archaïque en terre cuite provenant des vieilles fouilles du temple d'Artémis Orthia. Datant probablement du VIIe ou du début du VIe s. av. J.-C, la maquette devrait avoir un lien avec le plus ancien temple d'Artémis.
N. M. Kennell, dans son étude The Gymnasium of Virtue. Education and Culture in Ancienl Sparta (1995), touche au problème de l'évolution de la cité à travers le temps.
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