MENDÈ - 1990

À Proasteio, la poursuite du dégagement des vestiges d'habitat a permis de mettre au jour, dans la maison H, deux aires circulaires pavées superposées. Sur l'une d'elles, une bille en terre cuite, ornée d'une spirale, avait appartenu à un enfant de la fin du VIII^e ou du début du VII^e s. Deux autres pavements ont été découverts 0,30 m plus bas. Sous ces sols, les remblais ont livré des fragments de skyphoi à demi-cercles pendants, du milieu du VIII^e s. ou légèrement postérieurs. Les pavements datent du 3^e quart du VIII^e s. et ont des parallèles à Lefkandi, où ils ont été interprétés comme des pressoirs ou bases de silos en bois ou terre cuite. En dessous, les vestiges de la maison Θ, avec sol de galets, datent du milieu du VIII^e s. Six autres niveaux de sols permettent de faire remonter la chronologie de la première phase de l'habitat jusqu'au milieu du IX^e s.
À Poséidi, on a fouillé deux grands bâtiments (cf. BCH 116 [1992], Chron., p. 909), dont la jonction se fait de façon curieuse. Le bâtiment A a la forme d'un temple. Dans le mur Sud du pronaos est incorporé l'angle Nord-Est du bâtiment Β ; l'angle Sud-Ouest du bâtiment A est obtus, afin de suivre le parement du mur Est du bâtiment B. La place faisait probablement défaut dans ce secteur. Un four céramique avait été installé sur l'angle Nord-Est du bâtiment B, et l'intérieur du bâtiment a été réutilisé à la basse époque hellénistique. Plusieurs autels rudimentaires, ainsi que des ateliers céramiques, occupaient le site du sanctuaire en ruines à la basse époque hellénistique et au Haut-Empire. Sous les fondations du bâtiment A, un dépôt de la 2^e moitié du VI^e s. constitue le terminus post quem de la construction de l'édifice, qui doit dater des deux premières décennies du V^e s. Le bâtiment B, légèrement antérieur, repose pour sa part sur une couche de sable contemporaine du dépôt. À proximité, on a découvert un dépôt d'autel ou de petit temple du 3^e quart du VI^e s., antérieur aux deux bâtiments : une couche sableuse noircie par la combustion a livré une profusion d'ossements d'animaux, de coquillages, de tessons attiques, ioniens et corinthiens, et quelques figurines, parmi lesquelles une figurine rhodo-ionienne de nain ἀγαθὸς δαίμων ; certains tessons portaient des graffiti au nom de Poséidon, qui était donc la divinité honorée dans le sanctuaire. Un autre dépôt contenait les restes de superbes cratères à figures rouges attiques du début du style classique.
Cf. le rapport de I. Vokotopoulou, ΑΕΜΘ 4 (1990) [1993], p. 399-410.

Sur la fouille de la nécropole côtière, où 241 sépultures ont été dégagées au cours des deux campagnes de 1989 et 1990, on dispose, ibid., p. 411-423, d'un nouveau rapport de I. Vokotopoulou et S. Moschonisiôti. Les tombes abritaient, à quelques exceptions près, des nouveau-nés et des enfants en bas âge. Orientées grossièrement Est-Ouest, elles étaient disposées de façon très dense sur deux niveaux. 117 étaient des sépultures en jarre — pithoi et amphores en majorité — , 59 des tombes en fosse et trois seulement des tombes à ciste. Aucune incinération n'est attestée. Les quelques offrandes datent d'entre la fin du VIII^e - début du VII^e s. et la fin du VI^e s. av. J.-C.

Les résultats de la campagne de fouilles menées par la XVI^e ΕΠΚΑ en 1986 ont déjà été résumés dans le BCH 111 (1987), Chron., p. 550.
ArchDelt 41 (1986) [1990], Chron., p. 147-149.