ORCHOMÈNE - 2000
En 2000, une nouvelle campagne de relevés et de documentation a été dirigée par Kl. Fittschen ; elle a porté sur la tombe à tholos mycénienne, le rempart Est, le diateichisma et le kastro.
1) Tholos mycénienne. — Des mesures précises ont montré que la voûte avait une pente plus forte et était légèrement plus haute que celle du « trésor d'Atrée » à Mycènes. L'étude des courbes de niveau a d'autre part révélé que la partie supérieure de la tholos dépassait d'environ 8 m la surface du sol. La base en forme de Π présente, à l'intérieur, des moulures de style tardo-classique, mais, d'après les lettres gravées sur les blocs (A-X, visibles aux endroits où les orthostates ont disparu), la base n'aurait été érigée qu'à l'époque impériale ; aucune trace d'emploi secondaire n'a été décelée dans les trous de scellement. Une inscription trouvée par A. Orlandos lors de la restauration du monument et conservée au musée de Chéronée confirme qu'à l'époque romaine la tholos était dédiée au culte impérial. Signalons enfin que les trouvailles (fragments de sculptures, base de statue, pied de table) faites par Schliemann lors de la découverte de la tholos n'ont pu être retrouvées et doivent être considérées comme perdues.
2) Rempart Est. — Bien qu'il ne subsiste que de rares vestiges du rempart Est, l'examen des blocs isolés visibles en surface a permis de restituer son tracé. Au Sud de la route moderne, on a redégagé l'extrémité du mur Ouest d'une porte localisée par Bulle en 1903/5 près de l'église Saint-Charalambos et sans doute détruite lors de l'aménagement de la route. Le rempart se poursuit, au Nord de la route, vers le Nord- Est, aboutissant à une tour dont la fondation est partiellement conservée. Puis le mur décrit une courbe en direction du Nord-Ouest, rejoignant le rempart Nord au-dessus de la source du Mélas ; quelques restes de la tour Nord repérée naguère par Bulle à cet endroit sont encore conservés.
3) Diateichisma. — On a identifié, à la lisière Ouest de la forêt, les vestiges d'un diateichisma reliant les remparts Nord et Sud. Il est renforcé, à mi-parcours, par une imposante tour orientée vers l'Ouest. Au Sud de la tour, des blocs manifestement in situ et dotés de feuillures suggèrent la présence d'une porte.
4) Kastro. — La présence de nombreuses tuiles près de l'avant-mur exploré en 1997 (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 818) atteste que ce dernier était renforcé par une tour. À environ 500 m à l'Ouest de l'avant-mur, c'est-à-dire de l'autre côté de la carrière repérée la même année (v. ibid.), on a identifié un mur (conservé dans la partie Sud sur 2 m de haut) qui traversait le mont Akontion du Sud au Nord ; ce mur, pour lequel on n'a trouvé aucun élément de datation, semble avoir été construit pendant les guerres entre Mithridate et Sylla (86 av. J.-C.) pour protéger Orchomène des offensives venant de Chéronée et d'Abes. À l'intérieur de l'enceinte, on a identifié les vestiges d'une petite tour de guet circulaire (diam. 3 m) en appareil lesbien, qui date sans doute de la fin du VIe s. ou du début du Ve s. av. J.-C. AR 47 (2001), p. 56-58.
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