LYKOVOUNO. - Monastère de Saint-Georges - 1996

La même année, la 5^e Éphorie des antiquités byzantines a commencé la fouille des vestiges visibles au sommet de la colline de Lykovouno (contreforts du Taygète) qui appartiendraient au monastère de Saint-Georges mentionné sur un chrysobulle d'Andronic II Paléologue daté de 1314. La fouille a mis au jour une église qui présente trois états architecturaux (fig. 65).

De la première église, en croix inscrite et dont les dimensions n'ont pu encore être estimées, subsistent des fondations de murs et de l'autel de plan orthogonal, les restes de quatre piliers et surtout des pavements de marbre polychromes mésobyzantins (sans doute des XI^e-XII^e s.) de grande qualité, dont la disposition atteste l'existence d'un narthex (fig. 66) ; les deux nefs latérales étaient pavées de dalles de marbre de tailles et de couleurs différentes.

Au deuxième état, qui remployait les pavements du précédent, correspondent des restes de décors peints (compositions de triangles rouges et noirs, rinceaux) datés du XIII^e s. et deux piliers (dont le rôle apparaît plutôt décoratif que fonctionnel) presque au centre de l'espace, ainsi qu'un seuil décoré de sculptures représentant des animaux ; aux abords Sud-Ouest de l'église, on a dégagé le mur d'une citerne et des piliers d'une probable ouverture en arc.

L'église triconque (de type athonite) du troisième état, qui serait restée inachevée, peut-être en raison d'une intervention ottomane, fut construite sans doute au XVII^e s. en appareil peu soigné (avec de nombreux remplois, dont des sculptures mésobyzantines) et conservait deux entrées à l'Ouest et au Sud, deux piliers séparant le sanctuaire de la cella et un pilier au Sud (fig. 67).

La fouille a livré un riche mobilier constitué de sculptures et de peintures murales des XIII^e et XIV^e s. (dont le visage d'un saint, des restes d'inscriptions, une étoile de Bethléem, un cheval et des plis de vêtements). Signalons aussi la découverte de deux tombes (l'une à l'intérieur de l'église, l'autre à l'extérieur) dont la datation n'a pu être précisée. AD 51 (1996) [2001] Β'1, p. 175-180 [K. Diamanti].