LOCRIDE ORIENTALE. – Halai, Mitrou et Proskynas - 1988
Dans le cadre du programme de recherches sur la Locride orientale (v. BCH 112 [1988] Chron., p. 640), une première campagne de prospection archéologique a été conduite, en 1988, par J. E. Coleman et W. M. Murray, sur le site de l'ancienne Halai (Théologos) et dans l'îlot de Mitrou, où elle s'est doublée de recherches géophysiques. Le matériel de surface a été collecté selon les mêmes techniques que celles utilisées dans la vallée de Némée, ceci afin de faciliter les comparaisons d'une région à l'autre.
À Mitrou, la prospection, menée à partir d'un quadrillage de 20 x 20 m qui s'étend sur une superficie dont la moitié environ a pu être couverte cette année, a produit un abondant matériel datant du Bronze Ancien, Moyen et Récent — ce dernier particulièrement intéressant (fig. 1) — et peut-être aussi du Néolithique Récent. Sur l'acropole d'Halai on a collecté, dans les mêmes conditions, du matériel dont la chronologie s'échelonne entre l'époque archaïque et l'époque byzantine, recueillant aussi, dans les anciennes fouilles de Goldman et Walker-Kosmopoulos, une certaine quantité de tessons néolithiques. À l'extérieur de l'acropole, le site, très vaste, a été divisé en carrés de 100 m de côté, pour lesquels on s'est contenté d'établir la densité moyenne des trouvailles (tessons et tuiles) au mètre linéaire, afin de pouvoir ultérieurement déterminer — en comparant ces densités avec celles que les prochaines campagnes permettront d'observer en dehors du site — les limites de la ville antique.
On a d'ores et déjà pu noter un accroissement sensible de la densité des trouvailles lorsqu'on va de la nécropole, située à l'extrémité Sud-Est de la ville antique — et dont plusieurs tombes ont été fouillées par le Service archéologique pendant l'hiver 1987-88 —, vers l'acropole.
Une brève étude des fondations partiellement immergées au Nord-Ouest de l'acropole invite à penser qu'elles appartiennent à une fortification plutôt qu'à des arsenaux ou à des hangars à bateaux, comme on l'a souvent cru. Enfin, un rapide examen du site de Proskynas-Paléokastro suggère que les vestiges y datent principalement des époques orientalisante, archaïque et classique.