KYTHNOS. - Vryokastro - 2017
Informations Générales
Numéro de la notice
6614
Année de l'opération
2017
Chronologie
Mots-clés
Espace public - Habitat - Sanctuaire - Stoa - Édifice religieux - Autel - Installation hydraulique - Citerne - Figurine - Inscription - Lampe - Sculpture - Os
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Notices et opérations liées
Description
À Kythnos, A. Mazarakis-Ainian (Université de Thessalie) a poursuivi en 2017 les recherches sur le plateau central de la ville haute (fig. 1).
La fouille des deux édifices des époques classique et hellénistique, débutée en 2016, s’est achevée. Le bâtiment 1 (17,40 x 11,50 m), qui était resté en usage à l’époque romaine, est divisé en deux pièces qui partagent un portique d’ordre dorique (orienté Nord-Ouest). Au fond de la citerne attenante, un chapiteau entier qui provient vraisemblablement de ce portique a été mis au jour. La pièce Nord (A) préservait son sol de galets, ainsi qu’une partie du bandeau périmétrique surélevé destiné à recevoir des banquettes. Un sondage dans l’angle Nord-Ouest de la pièce a révélé que le sol initial de la pièce se trouvait à une profondeur de 1 m. Dans la citerne, on a retrouvé de nombreux fragments d’un sol de galets noir formant des motifs géométriques. Ils ne peuvent pas appartenir au sol qui est en place, car celui-ci est fait de galets blancs : peut-être appartiennent-ils au sol précédent, ou à une autre pièce (la pièce Γ, au Sud). Le sol supérieur de la pièce Γ n’a en effet pas été conserve. Dans la partie arrière de la pièce, on a dégagé une fondation orthogonale puissante (dim. 1,20 x 0,80 m) pour une base qui a pu soutenir une statue de culte. Cette base appartient au deuxième état de la pièce, de l’époque romaine, lorsque le portique en avant de l’édifice avait était détruit et que la moitié Sud de ce portique avait été réaménagée en un vestibule avec une entrée au Sud. C’est alors qu’a été placé un nouveau seuil à la pièce Γ, environ un mètre plus haut que le sol d’origine de la même pièce, et excentrée par rapport à l’axe de la pièce, mais exactement aligné avec celui de la base de la statue de culte.
Une citerne arrondie est attenante à l’angle Sud-Est de l’édifice 1 ; elle est taillée dans la roche. Avec la participation de spéléologues volontaires (associations « Speleo » et « Cheiron »), l’équipe a exploré systématiquement l’intérieur de la citerne qui atteignait une profondeur de 7,50 m, pour un diamètre au fond de 6,80 m. Elle comportait de grandes quantités de gros blocs mélangés à de la terre et de nombreux objets, surtout des stèles et des fragments en marbre sculptés. Entre autres, ont été recueillis des figurines féminines en terre cuite et des figurines d’enfants, des lampes à plusieurs becs, un fragment de kernos d’Eleusis, et les sculptures de la fin des époques classique et hellénistique suivantes : deux têtes de filles (fig. 2), deux bustes de garçons nus (fig. 3), une tête barbue (Asclépios ou Sarapis), un petit Hécatée. Ces objets confirment que l’édifice est lié au culte d’Asclépios, comme il avait été proposé l’année précédente, d’après la découverte d’une colonnette portant le nom de la divinité. On a également trouvé de nombreux fragments de stèles votives en marbre, dont certaines étaient inscrites. L’une d’elle est une offrande à « Aphrodite Syrienne ». La présence du culte d’Aphrodite sur le site avait été suggérée auparavant, principalement à cause de la découverte d’une statue en marbre attribuée par P. Thémélis au sculpteur de Méssène Damophon ; cette hypothèse a été confirmée par cette inscription et par une statuette en marbre sans tête, représentant une Aphrodite à moitié nue, trouvée dans la couche de destruction à la base du mur de soutènement Ouest du bâtiment (fig. 4-5). D’après les découvertes faites en 2017, l’édifice 1 est donc à mettre en relation non seulement avec le culte d’Asclépios, mais aussi avec celui d’Aphrodite. Dans ce secteur, des inscriptions attestent également la présence du culte des dieux de Samothrace. Enfin, deux fémurs humains ont été trouvés vers le fond de la citerne ; leur date n’a pas pu être déterminée.
À l’Est de la façade de l’édifice 1 l’exploration a de nouveau porté sur le secteur de l’autel (long. préservée 6,20 m ; larg. 2,85 m). Il semble que celui-ci ne s’étendait pas au-delà des limites de la moitié Nord du bâtiment, bien qu’il ait hébergé les divinités regroupées.
L’édifice 2 (dim. 20,20 x 8 m), plus au Nord, présente quatre pièces quasiment carrées qui s’ouvrent sur un couloir étroit. Il devait y avoir au moins deux portes vers l’Est. Dans un deuxième état, l’accès à l’intérieur du portique était également possible depuis le Sud et depuis le Nord par le moyen de marches construites. Les sols de circulation de tout l’édifice sont détruits, mais l’exploration des niveaux préparatoires des sols a livré des objets importants, datés de l’époque géométrique à l’époque hellénistique, confirmant que l’édifice 2 a été construit à l’époque hellénistique. L’analemma qui part de l’angle Nord-Est du bâtiment aboutit à l’analemma 4 et au sanctuaire d’Apollon et Artemis, plusieurs dizaines de mètres au Nord, confirmant qu’il s’agit d’un programme de construction monumentale de la façade maritime des sanctuaires et des édifices publics de la ville haute à cette époque. En revanche, la fonction de l’édifice 2 n’a toujours pas été déterminée, il faudra attendre la restauration et l’étude des objets qui sont liés à sa fonction (figurines en terre cuite, poids en plomb, amphores commerciales, nombreux fragments de bols à reliefs). L’exploration de l’espace d’environ 4 m de large entre les deux édifices a livré un escalier vers le plateau qui mène à un simple propylon. Ce secteur a connu un réaménagement important à l’époque romaine, lorsque les sédiments brûlés, avec de nombreux os d’animaux et de la céramique (principalement des lampes de l’époque hellénistique et romaine), probablement provenant du secteur de l’autel, ont été rassemblés à cet endroit et l’accès avec les marches à l’angle Sud-Est du bâtiment 2 a été créé. Des accès en escalier de ce type sur le plateau ont été mis au jour parallèlement au côté Sud de l’édifice 1 et au Nord de l’édifice 2.
Enfin à une courte distance à l’Est de l’édifice 2, deux sondages ont mis au jour un segment du mur de terrasse plus ancien, construit en moellons et parallèle à l’édifice 2, qui est vraisemblablement lié à l’état le plus ancien du secteur, daté entre l’époque géométrique et l’époque classique.
Avec les fouilles dans cette zone de la ville haute de Kythnos, les deux secteurs avec les plus importants sanctuaires de Kythnos ont été reliés. Rappelons que quelques mètres au Nord, les fouilles de 2002 à 2006 ont concerné un temple particulièrement important, qui fonctionnait du VIIe s. av. J.-C. jusqu’au Ier s. av. J.-C.-Ier s. apr. J.-C., avec un “adyton” qui n’avait pas été pillé et qui comportait de nombreuses offrandes. Ce sanctuaire était dédié très probablement à Apollon et Artémis. Au Sud de l’Asclépieion et de l’Aphrodision s’étend l’Acropole avec ses sanctuaires, qui n’ont pas encore été fouillés, parmi lesquels on compte le sanctuaire de Démeter.
La fouille des deux édifices des époques classique et hellénistique, débutée en 2016, s’est achevée. Le bâtiment 1 (17,40 x 11,50 m), qui était resté en usage à l’époque romaine, est divisé en deux pièces qui partagent un portique d’ordre dorique (orienté Nord-Ouest). Au fond de la citerne attenante, un chapiteau entier qui provient vraisemblablement de ce portique a été mis au jour. La pièce Nord (A) préservait son sol de galets, ainsi qu’une partie du bandeau périmétrique surélevé destiné à recevoir des banquettes. Un sondage dans l’angle Nord-Ouest de la pièce a révélé que le sol initial de la pièce se trouvait à une profondeur de 1 m. Dans la citerne, on a retrouvé de nombreux fragments d’un sol de galets noir formant des motifs géométriques. Ils ne peuvent pas appartenir au sol qui est en place, car celui-ci est fait de galets blancs : peut-être appartiennent-ils au sol précédent, ou à une autre pièce (la pièce Γ, au Sud). Le sol supérieur de la pièce Γ n’a en effet pas été conserve. Dans la partie arrière de la pièce, on a dégagé une fondation orthogonale puissante (dim. 1,20 x 0,80 m) pour une base qui a pu soutenir une statue de culte. Cette base appartient au deuxième état de la pièce, de l’époque romaine, lorsque le portique en avant de l’édifice avait était détruit et que la moitié Sud de ce portique avait été réaménagée en un vestibule avec une entrée au Sud. C’est alors qu’a été placé un nouveau seuil à la pièce Γ, environ un mètre plus haut que le sol d’origine de la même pièce, et excentrée par rapport à l’axe de la pièce, mais exactement aligné avec celui de la base de la statue de culte.
Une citerne arrondie est attenante à l’angle Sud-Est de l’édifice 1 ; elle est taillée dans la roche. Avec la participation de spéléologues volontaires (associations « Speleo » et « Cheiron »), l’équipe a exploré systématiquement l’intérieur de la citerne qui atteignait une profondeur de 7,50 m, pour un diamètre au fond de 6,80 m. Elle comportait de grandes quantités de gros blocs mélangés à de la terre et de nombreux objets, surtout des stèles et des fragments en marbre sculptés. Entre autres, ont été recueillis des figurines féminines en terre cuite et des figurines d’enfants, des lampes à plusieurs becs, un fragment de kernos d’Eleusis, et les sculptures de la fin des époques classique et hellénistique suivantes : deux têtes de filles (fig. 2), deux bustes de garçons nus (fig. 3), une tête barbue (Asclépios ou Sarapis), un petit Hécatée. Ces objets confirment que l’édifice est lié au culte d’Asclépios, comme il avait été proposé l’année précédente, d’après la découverte d’une colonnette portant le nom de la divinité. On a également trouvé de nombreux fragments de stèles votives en marbre, dont certaines étaient inscrites. L’une d’elle est une offrande à « Aphrodite Syrienne ». La présence du culte d’Aphrodite sur le site avait été suggérée auparavant, principalement à cause de la découverte d’une statue en marbre attribuée par P. Thémélis au sculpteur de Méssène Damophon ; cette hypothèse a été confirmée par cette inscription et par une statuette en marbre sans tête, représentant une Aphrodite à moitié nue, trouvée dans la couche de destruction à la base du mur de soutènement Ouest du bâtiment (fig. 4-5). D’après les découvertes faites en 2017, l’édifice 1 est donc à mettre en relation non seulement avec le culte d’Asclépios, mais aussi avec celui d’Aphrodite. Dans ce secteur, des inscriptions attestent également la présence du culte des dieux de Samothrace. Enfin, deux fémurs humains ont été trouvés vers le fond de la citerne ; leur date n’a pas pu être déterminée.
À l’Est de la façade de l’édifice 1 l’exploration a de nouveau porté sur le secteur de l’autel (long. préservée 6,20 m ; larg. 2,85 m). Il semble que celui-ci ne s’étendait pas au-delà des limites de la moitié Nord du bâtiment, bien qu’il ait hébergé les divinités regroupées.
L’édifice 2 (dim. 20,20 x 8 m), plus au Nord, présente quatre pièces quasiment carrées qui s’ouvrent sur un couloir étroit. Il devait y avoir au moins deux portes vers l’Est. Dans un deuxième état, l’accès à l’intérieur du portique était également possible depuis le Sud et depuis le Nord par le moyen de marches construites. Les sols de circulation de tout l’édifice sont détruits, mais l’exploration des niveaux préparatoires des sols a livré des objets importants, datés de l’époque géométrique à l’époque hellénistique, confirmant que l’édifice 2 a été construit à l’époque hellénistique. L’analemma qui part de l’angle Nord-Est du bâtiment aboutit à l’analemma 4 et au sanctuaire d’Apollon et Artemis, plusieurs dizaines de mètres au Nord, confirmant qu’il s’agit d’un programme de construction monumentale de la façade maritime des sanctuaires et des édifices publics de la ville haute à cette époque. En revanche, la fonction de l’édifice 2 n’a toujours pas été déterminée, il faudra attendre la restauration et l’étude des objets qui sont liés à sa fonction (figurines en terre cuite, poids en plomb, amphores commerciales, nombreux fragments de bols à reliefs). L’exploration de l’espace d’environ 4 m de large entre les deux édifices a livré un escalier vers le plateau qui mène à un simple propylon. Ce secteur a connu un réaménagement important à l’époque romaine, lorsque les sédiments brûlés, avec de nombreux os d’animaux et de la céramique (principalement des lampes de l’époque hellénistique et romaine), probablement provenant du secteur de l’autel, ont été rassemblés à cet endroit et l’accès avec les marches à l’angle Sud-Est du bâtiment 2 a été créé. Des accès en escalier de ce type sur le plateau ont été mis au jour parallèlement au côté Sud de l’édifice 1 et au Nord de l’édifice 2.
Enfin à une courte distance à l’Est de l’édifice 2, deux sondages ont mis au jour un segment du mur de terrasse plus ancien, construit en moellons et parallèle à l’édifice 2, qui est vraisemblablement lié à l’état le plus ancien du secteur, daté entre l’époque géométrique et l’époque classique.
Avec les fouilles dans cette zone de la ville haute de Kythnos, les deux secteurs avec les plus importants sanctuaires de Kythnos ont été reliés. Rappelons que quelques mètres au Nord, les fouilles de 2002 à 2006 ont concerné un temple particulièrement important, qui fonctionnait du VIIe s. av. J.-C. jusqu’au Ier s. av. J.-C.-Ier s. apr. J.-C., avec un “adyton” qui n’avait pas été pillé et qui comportait de nombreuses offrandes. Ce sanctuaire était dédié très probablement à Apollon et Artémis. Au Sud de l’Asclépieion et de l’Aphrodision s’étend l’Acropole avec ses sanctuaires, qui n’ont pas encore été fouillés, parmi lesquels on compte le sanctuaire de Démeter.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D’après le rapport de mission en 2017 à Kythnos, publié par A. Mazarakis-Ainian (http://extras.ha.uth.gr/kythnos/index.php?page=report-2017)
Légende graphique :
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Date de création
2018-10-18 09:54:28
Dernière modification
2023-11-30 08:21:30
Figure(s)
Fig. 1/ Kythnos, Vryokastro. Vue aérienne des édifices 1 (à droite) et 2 (à gauche) sur le plateau central.
Fig. 2/ Kythnos, Vryokastro. Têtes en marbre de jeunes filles, provenant de l'intérieur de la citerne.
Fig. 3/ Kythnos, Vryokastro. Bustes de garçons nus en marbre, provenant de l'intérieur de la citerne.
Fig. 4/ Kythnos, Vryokastro. Relief en marbre d'une tête féminine et statuette en marbre d'Aphrodite.