KYTHNOS. – Ville antique - 1995
Âge du Fer - Protogéométrique - Géométrique
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romain
Fouilles de la Société archéologique. — Les résultats des recherches menées depuis plusieurs années par A. Mazarakis-Ainian sur la cité antique de Kythnos sont résumés dans l'Ergon 42 (1995), p. 57-63.
Située sur la côte Nord-Ouest de l'île, la ville antique (moderne Vryokastro) s'étend sur 28,5 hectares, entourée par un mur d'enceinte englobant l'îlot de Vryokastraki qui, dans l'Antiquité, était probablement relié à la côte (fig. 2). D'après l'appareil des tours et des bastions, le rempart peut être daté de la période classique ou du début de l'époque hellénistique, mais quelques segments, notamment dans la ville haute, pourraient remonter à l'époque archaïque. Les tours du rempart Nord, bien conservées, présentent un plan triangulaire unique dans le monde grec. En face de l'acropole, au Sud-Est, s'élèvent les vestiges d'une petite forteresse qui abrita peut-être la garnison macédonienne installée par Philippe V en 201 av. J.-C.
Le sommet de l'acropole est occupé par un sanctuaire, fréquenté du VIIIe s. av. J.-C. au Ier s. ap. J.-C., qui devait être consacré à Déméter Thesmophore. On y a trouvé des vases miniatures, des kernoi, des vases attiques à figures noires et à figures rouges, des lampes importées et un grand nombre de figurines en terre cuite représentant des enfants ou des femmes, notamment une série d'hydrophores.
Sur une terrasse située en contrebas, à mi-pente, sont conservés deux édifices monumentaux de plan orthogonal soutenus par de puissants murs de soutènement : au Sud l'édifice 1 (fig. 5), qui se compose de deux pièces ouvrant vers l'Est sur un portique, près duquel se trouvent une citerne reliée à un bassin et un autel réduit à ses fondations ; au Nord l'édifice 2, plus vaste, dont le plan intérieur n'a pu être encore déterminé. Tous deux peuvent être datés, d'après l'appareil de leurs murs de soutènement, du IVe ou du ΙΙIe s. av. J.-C. Leur fonction religieuse est confirmée par l'inscription IG XII 5, 1057 et par un fragment de sculpture en marbre que P. Thémélis attribue à la jambe de la statue colossale d'Aphodite Anadyomène, œuvre de Damophon de Messène. Le culte d'Aphrodite est par ailleurs attesté à Kythnos par une petite base du IVe s. av. J.-C. sur laquelle est gravé le nom de la déesse et qui a été trouvée près du port.
Une rue à degrés descendait de cette terrasse vers le port (fig. 3). Plus de vingt-cinq citernes souterraines ont été repérées. L'alimentation en eau de la ville se faisait par une canalisation souterraine depuis la source située au lieu-dit Trypio, à l'extérieur de la cité. L'aqueduc se terminait par trois galeries parallèles taillées dans le rocher, qui aboutissaient à un bassin précédé d'une fontaine (fig. 1).
Les tessons les plus anciens récoltés en surface remontent à l'époque protogéométrique. On mentionne aussi des fragments de pithoi à reliefs, de la céramique attique d'époque archaïque et classique, des anses d'amphores timbrées hellénistiques. Le secteur de la nécropole a d'autre part livré des fragments de reliefs funéraires et de stèles inscrites archaïques — dont une du milieu du VIIe s. av. J.-C. en dialecte dorien (fig. 4), que L. Dubois, Bull. ép. (1997) 443, propose de lire : Χαριϙλôς σᾶμα Ἀγλ[αοσθένεος vel sim.] — et hellénistiques. La cité fut abandonnée au VIe s. ap. J.-C., lorsque ses habitants partirent s'installer dans l'établissement fortifié de Kastro, à la pointe Nord de l'île.
A. Mazarakis-Ainian présente une étude plus détaillée de l'enceinte dans AE 132 (1993) [1995], p. 217-253.
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