RHAMNONTE - 1995
Rhammonte, Rhamnous
Fouilles de la Société archéologique. — La campagne de 1995, dirigée par V. Pétrakos, a porté sur plusieurs points de la forteresse et inclus des travaux de restauration, sur le site et au musée.
Mur Est. — La fouille ayant permis de retrouver un grand nombre de blocs du segment de rempart situé au Sud de la porte Est, celui-ci a pu être remonté jusqu'à la hauteur du linteau. À l'origine, le mur devait comporter encore plusieurs assises de pierre, d'une hauteur totale estimée à 6 m, surmontées d'assises de briques crues.
Quartier Sud-Est. — Dans ce quartier de l'habitat fortifié, dont les vestiges datent de la dernière période d'occupation (Ier-IIIe s. ap. J.-C.), la poursuite des fouilles a amené la découverte d'un four métallurgique (fig. 2), sur une petite place située en contrebas du mur de soutènement de la rue Est du Gymnase. La place était entourée sur trois côtés par un portique rudimentaire, dont le stylobate était fait de remplois : bases d'offrandes, stèles, couronnement de naïskos portant le nom d'Agaristè fille de Céphisokleidès (IVe s. av. J.-C.) ; on y a aussi trouvé une inscription mentionnant le nom d'Hiéroklès fils de Lykéos, rhamnousien bien connu qui exerçait peut-être le métier de changeur. Un escalier en pierre — remblayé dans l'Antiquité — conduisant à la rue du Gymnase, un petit temple situé dans l'angle Sud-Est de la place et une petite tête féminine en marbre de Paros attestent que cet espace avait déjà été occupé au ΙVe s. av. J.-C.
Aphrodision. — Au Nord du temple, on a fouillé trois pièces appartenant au sanctuaire. La pièce occidentale, qui servait de salle de bain, abritait une baignoire en terre cuite et trois foyers ; elle était sans doute destinée aux officiers de la garnison ou au stratège de la paralie.
Monuments funéraires. — La restauration du naïskos qui surmontait le péribole d'Hiéroklès (v. BCH 111 [1987] Chron., p. 527) a été complétée : il est désormais certain qu'il abritait deux reliefs différents, conçus à l'origine pour deux naïskoi mais réunis ensuite sur une seule base monolithique de 3,40 m de long, sur laquelle sont inscrits les noms des membres de la famille : le vieil Hiéroklès, sa belle-fille Démostratè, son fils Lykéas, et son autre fils, le soldat Iophôn (fig. 1). On a aussi ajouté de nouveaux fragments au relief de la famille de Ménéstidos. Parmi les trouvailles épigraphiques, on retiendra deux graffiti (Phanoklès, Timothéos) et une dédicace d'Archandros, stratège de la paralie sous l'archontat de Diomédôn.
Ergon 42 (1995), p. 13-20.
Le Conseil d'État a mis fin au fonctionnement de la carrière de marbre proche du site de Rhamnonte, qui avait soulevé de vives protestations du monde archéologique.
Έθνος, 2.1.96.
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