RHAMNONTE - 1999
Rhammonte, Rhamnous
Fouilles de la Société archéologique. — La campagne de 1999, dirigée par V. Pétrakos, a porté sur deux secteurs de la forteresse :
1) Porte Est. — À l'intérieur de la porte, on a dégagé une pièce rectangulaire (8,30 x 10,20 m), sans doute une salle de banquet (hestiatorion), pourvue de quatre lits le long des murs (fig. 1). Deux statues ont été découvertes au pied de deux bases construites contre le mur Nord : la partie supérieure de la statue de Pan trouvée l'année précédente (v. BCH 123 (1999) Chron., p. 664) (fig. 2) et une statue presque intacte d'Artémis tenant un flambeau et une phiale (IVe s. av. J.-C). Deux lampes recueillies sur les bases (milieu du IIIe et début du IVe s. ap. J.-C.) fournissent un terminus ante quem pour l'utilisation de la salle.
La fouille de cette salle a donné trois nouvelles inscriptions :
— la plus grande partie d'une stèle déjà connue, postérieure à 216/5 av. J.-C. et qui porte un décret du représentant du koinon des Sarapiastes, Aphthonétos fils d'Aphthonétos, honorant le stratège de la paralie Apollodôros fils de Sôgénès d'Otrynè ;
— la partie supérieure d'une base de flambeau en forme de chapiteau d'ante (fig. 3), dont le socle, remployé comme couverture de tombe à Skala Oropou, portait une dédicace du stratège de la paralie Xanthippos fils de Phantocritos de Sounion en l'honneur de six vainqueurs à des concours ;
— un fragment de socle qui, selon l'inscription lacunaire, portait une offrande à Aphrodite Hégémonè dédiée en 222/1 av. J.-C. par le stratège de la paralie Nikomachos fils d'Ainiadès de Paiania.
— À l'Ouest du théâtre, on a repris et achevé la fouille d'un bâtiment partiellement dégagé autrefois par V. Staïs. Il s'agit d'une salle rectangulaire (6,50 x 8 m) dotée sur les quatre côtés de plusieurs rangées de gradins enduits de stuc blanc (fig. 4) ; au milieu de l'espace central se trouvait un bloc de pressoir à huile et sur les gradins Est un grand mortier en pierre. Une pièce oblongue (1,40 x 6,70 m), accessible par une porte étroite, a été dégagée à l'Ouest de cette salle. L'entrée de ce complexe, située du côté Est, donnait sur une ruelle dallée. L'édifice, qui dut demeurer en usage jusqu'au début du IVe s. ap. J.-C, était sans doute un télestérion dédié à une divinité encore inconnue ; parmi les trouvailles, on signale :
— deux dédicaces à Cybèle (IIe s. ap. J.-C), qui prouvent qu'à cette époque la déesse était encore honorée à Rhamnonte sous son nom asiatique d'Agdistis ;
— une dédicace à Isis, suggérant un culte des dieux égyptiens, qui possédaient cependant leur propre temple dès le IIIe s. av. J.-C ;
— deux reliefs qui devaient être consacrés à Déméter et Coré.
Du même espace proviennent deux inscriptions et deux fragments sculptés plus anciens : une stèle fragmentaire évoquant le couronnement d'un stratège inconnu du IIIe s. av. J.-C, Phoxios fils de Léosthénès du dème de Périthoidai ; une base d'offrande dédiée par des soldats, en l'honneur du stratège Phoxios, à une divinité inconnue ; une tête fragmentaire d'Hécate (fin du IVe s. av. J.-C.) et une tête de stèle hermaïque dédiée par des éphèbes au cours de la décennie 333-323 av. J.-C.
Ergon 46 (1999), p. 13-21.
V. Pétrakos publie une synthèse en deux volumes sur les résultats des recherches menées à Rhamnonte depuis le début du XIXe siècle : Ὁ δήμος τοῦ Ῥαμνοῦντος, σύνοψη τῶν ἀνασκαφῶν καὶ τῶν ἐρευνῶν (1813-1998), Ι. Τοπογραφία, II. Οἱ ἐπιγραφές, Βιβλιοθήκη τῆς ἐν Ἀθήναις Ἀρχαιολογικῆς Ἑταιρείας 181-182 (1999).
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